Histoire de l’Algérie 1965 – 1971

Durée : 42 mn

L’histoire du jeune Etat Algérien, dans la décennie qui a suivi la guerre d’indépendance, est marquée par le coup d’Etat de 1965 qui provoqua le renversement de Ben Bella, et son remplacement par Boumediene.
L’historienne Malika Rahal est questionnée, dans ce film du CHS, réalisé par Jeanne Menjoulet, sur l’impact de ce coup d’Etat dans une période, « les années 1968 », marquée par l’effervescence étudiante, la contestation, et les luttes de libération, dans le monde entier.
Si le renversement de Ben Bella ne donna pas lieu à une forte contestation en Algérie, cette opposition fut néanmoins importante dans le milieu étudiant algérien (sous l’influence de son syndicat l’UNEA), ainsi que dans les mouvances proches du parti communiste algérien et de la gauche du FLN.

Malika Rahal montre de quelle façon Boumediene, après avoir est exercé une répression impitoyable sur les contestataires (emprisonnements, torture), est parvenu à rallier la jeunesse étudiante algérienne à son régime, en plusieurs étapes. A l’occasion notamment de ses prises de position lors de la guerre des 6 jours en 1967, de la mise en place d’un service national de la jeunesse, ou de l’organisation du festival Panafricain de 1969.

Dans ce documentaire, des images d’archives et témoignages d’un ancien étudiant à Alger(Boussad Ouadi), d’une ancienne organisatrice du festival Panafricain (Elaine Klein Mokhtefi).et d’une ancienne militante des Black Panthers présente à Alger en 1969 (Kathleen-Neal-Cleaver).illustrent les paradoxes de cette contestation étudiante qui s’inscrit à la fois dans les mouvements de contestation des années 1968 et dans les années post-indépendance, marquées par le sentiment national et les mouvements de libération et d’affirmation des pays « non alignés », ayant récemment gagné leur indépendance. Comme le conclut l’historienne, « d’une certaine façon, 68, c’est l’enfant de 62 ».

Cette connexion entre les indépendances africaines et les années 1968 ainsi que l’émergence des femmes ou le rôle des circulations sont par ailleurs soulignés par Pierre Guidi, Françoise Blum et Ophélie Rillon, qui ont codirigé l’ouvrage « Etudiants Africains en mouvements, contribution à une histoire des années 1968 » (dont le chapitre consacré à l’Algérie a été écrit par Malika Rahal). Quelques thématiques du livre collectif – qui étudie les années 1968 dans la diversité des pays africains – sont présentées en fin de documentaire.

Images et documents d’archives :

– Boussad Ouadi, Elaine Klein Mokhtefi et Kathleen-Neal-Cleaver (projet Panafest / Malika Rahal).

Boussad Ouadi

– Lionel Corréia (photographies)

Algérie 1960, une rue photographiée par Lionel Corréia


Le livre « Etudiants Africains en mouvements, contribution à une histoire des années 1968 » est paru aux Editions de la Sorbonne en 2017.