Banlieues bleues : historique, programmation et prospection d’un festival de jazz en Seine-Saint-Denis (1979-2000)

RIPOULL Galdric, Banlieues bleues : historique, programmation et prospection d’un festival de jazz en Seine-Saint-Denis (1979-2000), Maîtrise [Pascale Goetschel, Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2003, 217 p.

C’est le 10 décembre 1979 que se créer l’Association de Gestion des Festivals et Manifestations Culturelles Intercommunaux de la Région d’Aulnay (AGFMCIRA), chargée d’organiser un festival de jazz intitulé « Jazz en Aulnoye ». Les quatre municipalités communistes de Seine-Saint-Denis qui sont à l’origine de cette initiative, imprègnent fortement la manifestation de leur éthique politique. En effet, Jazz en Aulonoye cherche à démocratiser son public. De plus, la programmation fait une place particulière aux musiciens novateurs. Entre 1980 et 1983, Jazz en Aulnoye se déroule de façon continue et croissante. En 1984, il laisse sa place à un nouveau festival de jazz du nom de « Banlieues Bleues ». C’est Bernard Vergnaud, maire communiste de Sevran, qui est à l’origine de ce changement, quand il voit que d’autres municipalités souhaitent participer. Ainsi treize villes du département collaborent au festival dont Jacques Pornon prend la tête. Cette nouvelle échelle se ressent dans le budget de l’association, sa publicité, mais aussi sa programmation. Si Banlieues Bleues connaît des débuts difficiles, il franchit une étape décisive en 1989, accédant à la reconnaissance médiatique. À partir de cette date, le festival se stabilise et accentue ses objectifs originaires de Jazz en Aulnoye. Ainsi la programmation fait une place croissante à la découverte. D’autre part, pour élargir son public l’association développe considérablement à partir de 1990 ses actions musicales. Un travail qui l’entraîne sur le terrain social pour mettre en relation artistes et Dionysiens. À la fin des années quatre-vingt-dix, Banlieues Bleues paraît être solidement implanté dans son département, mais surtout dans l’horizon culturel national. Cela se remarque à la diffusion de son modèle auprès d’autres festivals de jazz en France, et aussi à sa place européenne. Cette histoire est aussi celle d’une évolution de la programmation et de la prospection du festival de jazz qui le caractérisent fortement. Au fil des années, l’innovation, les créations et la découverte occupent une place dans le programme. La prospection quant à elle évolue également. Si durant les premiers temps Banlieues Bleues à besoin d’une publicité abondante, elle diminue alors qu’augmente le travail des actions musicales davantage consacrées à la conquête d’un public jeune et dionysien. Au final, l’histoire de ce festival est riche pour deux grandes raisons. D’une part, elle offre un modèle intéressant pour ses liens avec le social, le politique, et son lieu géographique. D’autre part, Banlieues Bleues est un festival qui a joué un rôle important dans le paysage français des festivals de jazz.