Archives d’une captivité, 1939-1945

Anne-Marie Pathé, Yann Potin, Fabien Théofilakis (ed.), Archives d’une captivité, 1939-1945 /l’évasion littéraire du capitaine Mongrédien, Textuel, coll. «  En quête d’archives », 2010, 160 p.
Georges Mongrédien (1901-1980), historien prolixe, spécialiste de la vie littéraire et du théâtre au XVIIe siècle, fut captif en tant qu’officier durant toute la Seconde Guerre mondiale.
L’expérience de l’enfermement dans l’oflag XI A (Osterode am Harz) jusqu’à l’été 1941, puis dans l’oflag IV D (Elsterhorst bei Hoyerswerda) jusqu’en février 1945 a suscité en lui le besoin non seulement d’écrire au quotidien, mais aussi celui de reconstituer une véritable vie intellectuelle et artistique au sein même du camp. Mongrédien, avec la complicité de ses codétenus, a ainsi participé à la création d’une université et d’une bibliothèque (le plus de 7000 volumes, monté des expositions dans les baraquements, mis en oeuvre un Comité du Livre, tout en assistant à des soirées musicales et des conférences, alors qu’il éditait le Les Cahiers des captifs d’Osterode.
Cette évasion littéraire et artistique a surtout donné lieu à la rédaction de nombreux carnets et de « Causeries familières », journaux de bord d’une existence obsidionale. En archiviste de lui-même, Georges Mongrédien a pris soin de conserver les documents représentatifs de cette extraordinaire activité littéraire et culturelle: programmes et photos de théâtre, journaux, menus des soirées de remise de prix littéraires, billets de « croisières » musicales…
Le fonds d’archives ainsi formé constitue le mémorial inattendu d’une captivité associant sans cesse la souffrance de la réclusion aux remèdes littéraires de la vie collective.