Appel à contributions – « Philies en fêtes »

Journée d’études, à Université de Tours, site Tanneurs (salle EXT04), 9 juin 2023

« Philies en fêtes ». Rencontres et sociabilités autour des passions culturelles, XIXe-XXIe siècles

Dans le cadre du programme de recherche sur les « philies », nous organisons le vendredi 9 juin prochain à Tours une journée d’études sur le thème des « Philies en fêtes. Rencontres et sociabilités autour des passions culturelles, XIXe – XXIe siècles ». Un appel à communications est ouvert, jusqu’au 20 février prochain (cf. ci-dessous). N’hésitez pas à proposer une contribution, et/ou à faire circuler cet appel aux personnes susceptibles d’être intéressées.
Bien cordialement, Fabien Archambault, Pascale Goetschel et Julie Verlaine

Organisation : Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CHS), Centre tourangeau d’histoire et d’étude des sources (CeTHiS).

Calendrier
  • Soumission d’un résumé en français ou anglais (2 500 signes maximum) et d’une brève notice bio-bibliographique à l’adresse suivante : rencontres.philies@gmail.com avant le 20 février 2023
  • Notification début mars 2023
  • Journée d’études : 9 juin 2023. Une prise en charge des frais de déplacement est prévue.
Informations

Adresse du carnet de recherche du projet : https://philies.hypotheses.org

Contact de l’organisateur et des organisatrices : fabien.archambault@univ-paris1.fr ; pascale.goetschel@univ-paris1.fr ; julie.verlaine@univ-tours.fr

Cette journée d’études prend place au sein d’un programme de recherches pluriannuel intitulé « philies », élaboré au sein du Centre d’histoire sociale des mondes contemporains et étendu au Centre Tourangeau d’Histoire et d’étude des Sources, conçu à l’initiative de Fabien Archambault, Pascale Goetschel et Julie Verlaine. Démarré à la fin de l’année 2022, il donne lieu à un séminaire de recherche mensuel ayant pour vocation de faire se rencontrer des chercheuses et chercheurs travaillant sur des objets et des thématiques divers, selon des méthodes différentes, dont le point commun est de contribuer à l’histoire contemporaine et culturelle des passions collectives. Dans son prolongement, une journée d’études sera dédiée aux modalités festives par lesquelles peuvent se déployer ces « passions ordinaires ». Il apparaît, en effet, que l « objet culturel » constitué par la fête, et en particulier sa déclinaison festivalière, est propice à l’exercice des passions culturelles, leur diffusion et leur démonstration. 

Chaque fête philique est-elle singulière, ou est-il possible de concevoir une histoire commune de ces phénomènes festifs ? Tel sera l’enjeu principal sous-tendu par cette journée d’études qui entend faire dialoguer diverses contributions s’attachant à l’analyse d’exemples ou de secteurs divers sur une chronologie étendue allant du XIXe siècle à nos jours. Si la perspective est celle d’une histoire contemporaine, les contributions s’intéressant à la genèse des phénomènes festifs sont bienvenues tout comme seront appréciées les approches relevant d’autres disciplines (études cinématographiques, études visuelles, anthropologie, ethnologie, sciences de l’information et de la communication, sociologie, etc.).

Pourront être proposées des typologies autour de critères variés (type de diffusion, de médiation, de spectacularisation, etc.), des études de cas (analyse d’une manifestation, d’un festival, d’une programmation associative) ou encore des analyses de circulations régionales, nationales ou transnationales, permettant de questionner l’existence de cultures philiques mondiales. Les domaines les plus variés peuvent être concernés, de la bédéphilie à l’haltérophilie, de la colombophilie à la sériephilie, sans exclusive.

Les contributions proposées pourront s’inscrire dans les axes suivants :

  • Une histoire des acteurs (publics ou privés), des groupes et des institutions dédiés à l’organisation de festivités philiques (fêtes, festivals, conventions, rencontres et autres soirées de galas). On sera particulièrement attentif aux dynamiques collectives à l’œuvre dans la genèse du projet festif, comme aux modèles et contre-modèles, héritages et filiations, mais aussi aux émulations et aux concurrences pouvant être des moteurs des initiatives et des innovations.
  • Une approche des fêtes comme espaces et temps de construction de communautés particulières, fondées sur l’affectif (partage d’admirations communes), sur l’activisme (promotion et construction de légitimité) ou encore sur l’esthétique et la créativité (contributions à la production d’une expérience collective). On questionnera notamment les processus d’inventions, d’emprunts et de métissages présents dans ces formes festives, en particulier lorsque celles-ci impliquent une forme de mise en scène de la « philie » (démonstrations, spectacles, etc.). Quels sont les imaginaires ainsi véhiculés, transmis, réactivés ?
  • Une analyse des fêtes comme instruments de promotion de ces passions, conduisant à en assurer une plus grande médiation (extension quantitative ou qualitative du « public » concerné), d’institutionnalisation (implication d’acteurs et d’instances à visée légitimante, soutiens matériels et symboliques accrus, en particulier en termes de financements ponctuels ou pérennes, opportunité de création ou de stabilisation de structures dédiées) mais aussi de professionnalisation (leviers de développement de missions et d’emplois ad hoc, occasion de création ou de développement d’outils de communication, de financement, de gestion). L’aspect politique, à l’échelle locale comme internationale, demandera à être interrogé.
  • Une étude des fêtes comme lieux de réception, permettant d’étudier les publics des « philies » dans leur diversité / diversification : critiques et journalistes, amateurs experts et néophytes, érudits et professionnels. On questionnera à la fois l’effet des événements festifs sur la réception des passions culturelles et, inversement, la demande sociale de fêtes, occasion recherchée de matérialiser une communauté de lecteurs, amateurs, pratiquants, réunie par un goût partagé. Dans cette perspective, les événements festifs seront approchés comme des espaces-temps d’initiation, de formation et/ou de perfectionnement pour les amateurs et leurs diverses fonctions (sociale, politique, esthétique, ludique) pourront être interrogées.