Plus de vingt ans de sensibilisation du jeune public à l’art. Des années 1970 à la mise en ligne du service éducatif [louvre. edu] en 1998

TOURNOIS Mathilde, Plus de vingt ans de sensibilisation du jeune public à l’art. Des années 1970 à la mise en ligne du service éducatif [louvre. edu] en 1998, Maîtrise [Pascale Goetschel, Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2002, 2 vol. 200 p.+ 89 p.

Si aujourd’hui le fait de rencontrer des enfants ou adolescents dans un musée nous semble commun, ceci n’a pas toujours été le cas. Les musées s’ouvrent de plus en plus largement aux jeunes publics depuis les années 1970 et des institutions de sensibilisation à l’art réservées aux enfants se créent, comme le musfe en Herbe. Si ce n’est pas totalement une nouveauté, jamais autant d’efforts et de réalisations n’ont été faits en directions de ce public spécifique. Le mouvement de sensibilisation du Jeune public semble naître sur le terrain, parmi les intervenants culturels et n’être officialisé qu’après par l’État, dont le soutien s’intensifie dans les années 1980-1990. Des modes de médiations culturelles propres au Jeune public et qui lui sont adaptés se développent. De nouvelles méthodes pédagogiques et de nouveaux métiers voient le jour, mais maigre tous ces efforts, aucune formation adéquate n’existe encore pour le personneI. Les musées se lancent dans l’Internet à partir de 1998, avec la mise en ligne de services éducatifs. Il semble que s’ouvre une nouvelle ère.

À travers cette étude, nous nous interrogeons sur les enjeux d’une offre spécifique au jeune public, sur les moyens utilisés pour favoriser la relation musée/jeune public, ainsi que sur la réception de ce mouvement.

Les limites géographiques de cette étude sont celles de la Ville de Paris, les établissements sont donc uniquement des établissements parisiens ; en revanche, les statistiques de fréquentation concernent les visiteurs venant de toute la France.

Les trois établissements sélectionnés pour leurs rôles précurseurs dans le développement de la sensibilisation du jeune public à I’art, ainsi que pour leur caractère représentatif, sont : le Musée du Louvre, le musée d’Orsay et le musée en Herbe. Leur diversité nous permet d’avoir une vision globale des différentes politiques et de traiter le sujet dans son ensemble.

Le développement de la relation entre le musée et le jeune public n’aurait sans doute pas eu lieu sans le contexte social, politique et culturel des années 1960 et 1970. À l’origine, le musée est un lieu pour les savants et les érudits, mais il se démocratise sous I’influence des événements de Mai 1968. À partir du XIXe siècle, avec l’école obligatoire et avec une inflexion dans les années 1960-1970, l’éducation des enfants et adolescents prend d’avantage d’importance et l’on y apporte des soins de plus en plus attentifs ; autant qu’ils deviennent des personnages dont les rôles grandissent au sein de la société. Au XXe siècle, ils acquièrent peu à peu des statuts spécifiques dans la société. L’enseignement ouvre sur l’extérieur en abordant la vie sociale et culturelle, les méthodes pédagogiques évoluent et un rapprochement s’effectue entre institutions scolaires et institutions culturelles, en particulier avec les musées.

Parallèlement à l’accroissement des offres, les jeunes visiteurs sont de plus en plus nombreux, mais leur fréquentation varie en fonction du cadre dans lequel se déroule l’activité, individuelle ou scolaire, en fonction de l’âge des visiteurs et de leurs origines géographique et sociale. Le principe de sensibiliser les jeunes visiteurs à I’art dans les musées ou autres institutions dont il est question est majoritairement bien accepté.