La Fédération de la Seine de la Ligue des Droits de l’Homme 1926-1939 : « l’enfant terrible » de la Ligue dans les années trente

WEEXSTEEN Antoine, La Fédération de la Seine de la Ligue des Droits de l’Homme 1926-1939 : « l’enfant terrible » de la Ligue dans les années trente, Maîtrise [Danièle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1993, 156 p.

L’histoire de la Fédération de la Seine de la Ligue des Droits de l’Homme durant les années Trente, est celle de son opposition à la direction nationale. Bien qu’elle soit une des plus importantes Fédérations de la Ligue, ses effectifs décroissent tout au long de la période 1926-1933, alors que le nombre des sections augmente. Les apparitions et disparitions de celles-ci recoupent les différences sociologiques entre Paris et la banlieue. Enfin, les catégories socio-professionnelles auxquelles appartiennent les présidents de sections ne sont pas très différentes de celles des présidents de l’ensemble de la Ligue. La Fédération de la Seine tire sa capacité d’opposant moins de son importance numérique, pourtant bien réelle, que de la pugnacité de ses dirigeants, animateurs de la minorité.

  1. Pioche, L. Cancouët, A. Lesseurre, fustigent, au nom de leurs sections, l’omnipotence du comité central qui limite leur prétention à participer à la gestion de la Ligue. En réalité, à la participation ils préfèrent l’exercice d’un rôle de contrôle de ceux qui sont en charge du pourvoir. En effet, lors de la gestation du Rassemblement populaire, face à V. Basch, fédérateur des différentes forces de gauche, ils réaffirment leur hostilité aux radicaux leur préférant les communistes. Ce rapprochement paraît naturel puisque les dingeants de la Fédération de la Seine ont toujours milité pour l’ouverture de la Ligue aux ouvriers.

Cependant en 1934, les communistes maintenant ralliés à la défense nationale, ne menèrent plus le même combat pacifiste que certains dirigeants de la Fédération de la Seine. Ceux-ci, plus pacifistes que jamais malgré la tension, internationale s’éloignent de plus en plus des positions de la majorité, Jusqu a la crise de 1937 ou ils quittent le comité central. Leurs positions radicales sont alors tempérées par la base de la Fédération. En effet au Congrès de la Ligue de 1937, lors des résolutions sur la guerre d’Espagne et sur les procès de Moscou, la Fédération de la Seine ne manifeste pas l’ultra-pacifisme que les déclarations de ses dirigeants avaient annoncé.