Villes et culture sous l’Occupation

Francoise Taliano-Des Garets (dir.), Villes et culture sous l’Occupation. Expériences françaises et perspectives comparées, Paris, Armand Colin, 2012, Coll. «Recherches», 384 p.

Cette synthèse de l’histoire de la vie des politiques culturelles urbaines pendant la Seconde Guerre mondiale permet d’identifier les échanges culturels, les flux d’idées d’artistes et de définir la culture comme vecteur de la résistance identitaire et politique face à l’occupant. Villes et culture sous l’Occupation « Toute la France, toute l’Europe est en prison » écrivait Jean Guéhenno dans Journal des années noires. Quelles furent les répercussions d’un tel contexte sur la vie culturelle ? En s’intéressant aux pratiques et aux politiques culturelles urbaines sous l’Occupation en Europe et dans l’empire français, cet ouvrage ouvre des perspectives de comparaison internationale inédites. Il livre, en effet, par une approche de terrain, une connaissance précise et différenciée des situations nationales. Tout en mesurant les degrés d’oppression et de résistance, variables selon les territoires et les moments de la guerre, on découvrira d’Athènes à Varsovie, de Prague à Lyon ou Turin, de Marseille à Dakar, d’Alger à Damas… une même vitalité culturelle et les mêmes subterfuges pour échapper aux contraintes de l’Occupation. Celles-ci ont pour nom censure, répression, propagande et pénuries. L’occupant, ainsi que les régimes de collaboration comme Vichy, s’emploie à créer un ordre nouveau où la culture fournit rêve et divertissement, rassemble et manipule. Mais elle s’avère également vecteur de résistance individuelle et collective, jusque dans les situations les plus extrêmes, notamment dans l’univers des ghettos.