Pour une histoire globale des réseaux de pouvoir

Bertrand Blancheton, Francois-Charles Mougel et Françoise Taliano-des Garets (dir.), Pour une histoire globale des réseaux de pouvoir. Mélanges en l’honneur d’Hubert Bonin, Professeur émérite d’Histoire contemporaine à l’Institut d’études politiques de Bordeaux, Bruxelles, 2017, 289 p. ill.

Peut-on penser le pouvoir sans l’associer à des réseaux ? Comment analyser autrement le développement de l’économie de marché, de l’entreprise à la mondialisation, et expliquer différemment le rôle de la finance dans l’émergence du capitalisme moderne? Comment interpréter la nature du pouvoir dans l’éducation et la culture sans parler des réseaux qui les irriguent au même titre que ceux qui façonnent la politique, de l’échelon local à celui de la société internationale ? C’est à ces questions qu’une équipe d’historiens, d’économistes et de politistes tente d’apporter une réponse dans une approche disciplinaire traversant les époques, du XVIIIe siècle à aujourd’hui, et associant les réalités françaises aux problématiques européennes, impériales et transnationales.

Partant d’une définition commune de la notion de réseaux à la fois comme articulation entre des structures et comme lien entre des personnes, la vingtaine d’études ici rassemblées explore le rôle de ces mécanismes au coeur de multiples zones de pouvoir : la banque, l’entreprise, le commerce international, la culture, l’Etat ou la domination coloniale. Chaque contributeur l’a fait de manière distincte, soit au travers d’études de cas soit par le biais de synthèses plus larges. Mais, derrière cette diversité d’analyse, il existe une exigence méthodologique collective qui donne toute sa pertinence et toute sa cohérence à cet ouvrage : partir des faits concrets pour aboutir à une réflexion thématique globale. Au bout du compte, il en ressort la confirmation du postulat initial de ce livre : l’interpénétration du pouvoir et des réseaux. Une intégration dont les formes ont évolué dans la durée et qui a réussi à se pérenniser, portée qu’elle est par les modes de représentation spécifiques aux sociétés occidentales.