CE QUE DIT CHARLIE

Pascal Ory, Ce que dit Charlie. Treize leçons d’histoire, Paris, Gallimard, 2016, coll. Le débat, 236 p.

En janvier 2015, la France fut prise par surprise. Mais elle s’est, aussi, surprise elle-même. Aux deux massacres ont répondu des centaines de «marches républicaines», dont la polémique autour de ceux «qui n’étaient pas Charlie» n’a pas réussi à occulter la profonde signification politique.

L’événement est entré dans l’histoire. Il est entré aussi dans la géo­graphie, sous le regard de l’étranger, lui-même témoin, acteur ou victime du drame.

Drame, au reste, ou tragédie ? Le massacre à Charlie Hebdo a mis face à face deux radicalismes: une extrême gauche vieillissante et un extrémisme religieux pour l’instant en plein essor. Le massacre à l’Hyper Cacher a confirmé la violence d’une haine du Juif cultivée dans certains milieux « issus de l’immigration».

On a déjà beaucoup parlé de Janvier 15. Et ce n’est pas près de finir. Ce qu’on essaye ici, c’est d’analyser ce qui s’est passé, ce qui se passe encore et, dans une certaine mesure, ce qui va se passer, au travers d’une douzaine de clés d’interprétation, qui vont de « Sidération » à Soumission, en passant par Liberté d’expression, Laïcité ou Religion (Guerre de).

L’Histoire, «avec sa grande hache» (Georges Perec), a fait son travail. Un historien fait le sien.