Archives de catégorie : Mémoires de maîtrise et de master

Références et résumés des mémoires de maîtrise et de master soutenus au CHS depuis 1966

La Maison de l’Argentine à la Cité internationale de Paris (1922-1988)

LIMA Nino, La Maison de l’Argentine à la Cité internationale de Paris (1922-1988), Maîtrise [Françoise Blum, Guillaume Tronchet], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 211 p.

La Maison de l’Argentine, inaugurée en 1928 est l’une des plus anciennes résidences de la Cité internationale de Paris. Elle est la première bâtie par le gouvernement d’un pays non francophone et jusqu’à 1933, la seule prévue pour accueillir des Latino-Américains. À cette époque, les universités et les grandes écoles françaises mettent en œuvre une politique de « diplomatie universitaire » dont l’objectif est de participer au rayonnement intellectuel de la France à l’étranger que le gouvernement essaie d’entretenir. Cette diplomatie s’incarne, entre autres, dans l’accueil en France d’étudiants et professeurs étrangers. Ainsi, la Maison de l’Argentine est un témoin des relations entre gouvernements et mondes universitaires argentins et français au long du XXe siècle. Son histoire est affectée par les évolutions politiques et sociales en Argentine (le Péronisme, les dictatures militaires des années 1960-1970, les mouvements sociaux de la fin des années 1960…) et le produit des intentions des plus hauts représentants des deux états. Enfin, elle est une Maison unique à la Cité internationale de par son indépendance du reste du Campus et de ses dirigeants.

Émergence et installation de la Musique baroque en France (1960-1990)

Gybely Joachim, Émergence et installation de la Musique baroque en France (1960-1990), Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 184 p.

Aujourd’hui, on parle de « musique baroque » pour désigner, de manière neutre, toute une période de l’histoire de la musique occidentale, s’étendant à peu près de 1600 à 1750. Mais en vérité, la musique baroque est loin d’être un simple répertoire. Travailler sur la musique baroque, c’est être exposé à une multitude de discours et de définitions, parfois contradictoires ou ambiguës, à travers les âges. Dans cette complexité, il faut d’abord prendre en compte l’aspect rétrospectif d’un tel sujet. Les expressions « musique baroque » ou « période baroque » n’étaient pas employées par les contemporains pour désigner les mêmes réalités, les mêmes œuvres : ce sont bien des constructions rétrospectives. Sans dresser un portrait exhaustif de ce vaste phénomène, ce mémoire étudie la façon dont la musique baroque est apparue dans le paysage culturel français entre 1960 et 1990, par plusieurs biais : disques, festivals, institutions diverses créées dans la période. Il s’agit de montrer comment la musique baroque émerge comme une véritable « musique contemporaine du passé », dans un paradoxe propre à l’expression « baroque », mais aussi dans une polémique assez virulente dépassant le seul univers musical. Celle-ci reflète en effet, les représentations et mentalités de la France d’après-guerre et d’après mai 1968.

 

Les Nemrods de la République – Relations de pouvoirs et d’influence sur les élites lors des chasses présidentielles en France de 1870 à 1995

GARRIDO Louis, Les Nemrods de la République – Relations de pouvoirs et d’influence sur les élites lors des chasses présidentielles en France de 1870 à 1995, Maîtrise [Pascal Ory, Fabien Théofilakis, Nicolas Rousselier], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 275 p.

Ce travail de recherche a pour objet l’étude des chasses présidentielles. Elles sont traitées comme un objet politique et symbolique, outil d’influence des présidents de la République entre 1870 et 1995 en France. Les chasses présidentielles ne naissent pas républicaines, elles le deviennent. Héritage de la monarchie, elles charrient dans leur sillage un ensemble de traditions, de pratiques, de territoires empreint des sceaux royaux et impériaux. Différents échelons d’étude sont utilisés pour analyser l’objet. La chasse en elle-même qui apparaît ici comme « l’unité de base », l’événement d’une journée préparé depuis deux mois par les services de la Présidence s’insère et croise les autres temporalités dans lesquelles le Président est pris (les guerres coloniales, les crises ministérielles, les affaires, les scandales, etc.). Le Président de la République en imitant les élites (politiques, économiques, diplomatiques culturelles et militaires) fait bien plus que chasser dans les anciens domaines royaux de Chambord, Marly-le-Roi et Rambouillet, il exerce une influence politique et recueille des informations précieuses pour le sommet de l’État. La chasse présidentielle, objet fantasmé, domaine réservé de la Présidence, héritage des chasses royales et impériales dans une France républicaine ont été maintenues pendant plus d’un siècle, même durant la présidence de non-chasseurs. Au-delà du poids des traditions, cela indique qu’elles ont constitué pendant longtemps un atout pour les locataires de l’Élysée, en tant que lieu de rencontre de personnes influentes hors des salons et autour d’un loisir commun et prestigieux.

Téléphone, premier groupe de rock français ?

DESPORT-DUHARD Alexandre, Téléphone, premier groupe de rock français ?, Maîtrise [Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 136 p.

Le groupe Téléphone débute le 12 novembre 1976, à l’occasion d’un concert organisé au Centre américain de Paris. Ce groupe improvisé pour l’événement est composé de Jean-Louis Aubert, chanteur et guitariste, Louis Bertignac, guitariste, Richard Kolinka et Corine Marienneau respectivement à la batterie et à la basse. L’aventure de Téléphone, cité comme le premier ou le plus grand groupe de rock français durera dix ans pendant lesquelles le groupe bouleversera le paysage du rock français. Faire de Téléphone un sujet de recherche représente un enjeu à part entière. En effet, le but de ce travail est d’apporter une vision historienne à l’histoire du rock français et des musiques populaires et de saisir, à travers l’histoire d’un groupe de rock, les grandes problématiques qui traversent la société française des années 1970-1980. Au travers de sources imprimées et audiovisuelles, au croisement de la musicologie, de l’histoire culturelle et des sciences sociales, ce travail se propose de montrer l’évolution de la consommation culturelle de la société française surtout chez les populations les plus jeunes, cœur de cible de la musique et d’une culture rock, symbole de la culture américaine, dont l’influence est grandissante. Le mémoire s’attache également à montrer les nouveaux enjeux économiques qu’entraîne le passage du monde du music-hall parisien à une industrie musicale hexagonale dont Téléphone est l’un des premiers représentants pour le rock français.

Le général Maxime Weygand face à la guerre. Mai-Septembre 1940

DECOMBLE Thibault, Le général Maxime Weygand face à la guerre. Mai-Septembre 1940, Maîtrise [Olivier Wieviorka], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 368 p.

Qu’est-ce qu’un général de soixante-treize ans aurait pu faire dans un conflit armé comme celui de la Seconde Guerre mondiale ? L’interrogation semblerait amener une réponse simple : il aurait été dépassé. Cette guerre serait donc celle de trop pour le général Maxime Weygand dont, en effet, l’historiographie est loin de donner une image favorable. Ce mémoire se propose d’examiner cette question au travers de trois axes : l’action de Weygand en tant que généralissime, son rôle lors de l’armistice de juin 1940 et son action en tant que ministre de la Défense nationale dans les premiers temps de Vichy. Placer le général Weygand face à la guerre, c’est tout d’abord chercher à savoir ce qu’il a saisi de la nouveauté du second conflit mondial en termes strictement militaires. Quelle fut son action pour contrer la Wehrmacht ? A-t-il été innovateur ou s’est-il contenté d’appliquer des percepts acquis depuis les années 1920, alors que le maréchal Foch était encore son mentor vivant ? Or, au poste de commandant en chef lors de la bataille de France, le général a su s’adapter à la guerre moderne. Il peut être considéré comme le père français de la tactique de lutte contre les blindés et les avions. Weygand, a joué un rôle primordial dans la signature de l’armistice en juin 1940, car, en tant que commandant en chef, il a pesé pour que le Conseil des ministres opte pour cette solution à la défaite des armées. Néanmoins, le début de sa campagne en faveur de l’armistice se situe entre le 8 et le 10 juin et non dès la fin mai, comme tendent à le penser certains historiens, ou vers la mi-juin, comme le croient ses défenseurs. Au gouvernement de Vichy, malgré sa proximité idéologique avec le régime, Weygand tint une place atypique, promouvant une ligne neutraliste. Pendant que la France sortait du conflit, l’Angleterre continuait à se battre. Il fallait donc que l’Hexagone détermine une ligne de conduite face à cette situation. Les chefs militaires préparaient-ils la paix ou considéraient-ils qu’il était de leur devoir de fourbir en secret les armes d’une revanche devant arriver à brève échéance ?