Tous les articles par K.T

Miliciens et miliciennes en sortie de guerre : jugements et représentations d’un groupe collaborateur (1943-1951)

VANDENHELSKEN Léa, Miliciens et miliciennes en sortie de guerre : jugements et représentations d’un groupe collaborateur (1943-1951), Maîtrise [Fabien Théofilakis, Fabrice Virgili], Univ. Paris 1 CHS, 2020, 285 p.

Les miliciens et miliciennes sont au cours de la période de l’épuration judiciaire jugés par les cours de justice et stigmatisés pour leur collaboration active avec les autorités nazies. Cette collaboration fait alors l’objet d’une stigmatisation appuyée par l’opposition entre les bons et les mauvais Français qui marque cette période de sortie de guerre. Les membres de la Milice française, organisation dirigée par Joseph Darnand et active sur le territoire français entre le 30 janvier 1943 et l’été 1944, sont alors érigés en symbole de cette catégorie de mauvais Français et leur condamnation est centrale dans le processus épuratoire. Ce mémoire de recherche s’intéresse à ce groupe social des miliciens et miliciennes au prisme de son jugement par la justice épuratoire, mais également par les imaginaires et les représentations en jeu à cette période. Trois parties s’interrogeant chacune sur les mécanismes de rejet et de condamnation de ces collaborateurs et collaboratrices sont ainsi présentes dans ce mémoire : l’analyse porte d’abord sur les discours qui tendent à exclure de la société ce groupe et à l’homogénéiser dans des représentations ; puis le groupe est étudié au prisme de son jugement par les juridictions de l’épuration et plus spécifiquement à travers les mécanismes de la condamnation de la collaboration milicienne par les cours de justice ; enfin, l’analyse quantitative d’un échantillon d’hommes et de femmes membres du groupe social étudié amène à questionner les trajectoires de l’engagement et du jugement de certains individus accusés de collaboration au sein de la Milice. Ce travail permet de renouveler les études sur la Milice au prisme du jugement de ses membres par la justice d’épuration et d’interroger la place des femmes et des hommes qui y ont adhéré dans le processus de réconciliation nationale et d’épuration à l’œuvre entre 1944 et 1951.

La Médiation orale avant l’heure (1919 – 1944) – Visites accompagnées et conférences éducatives au Louvre et dans les musées nationaux : enjeux, modalités, acteurs

TROCHET Arnaud, La Médiation orale avant l’heure (1919 – 1944) – Visites accompagnées et conférences éducatives au Louvre et dans les musées nationaux : enjeux, modalités, acteurs, Maîtrise [Julie Verlaine, Pascale Goetschel, Anne Krebs], Univ. Paris 1 CHS, 2020

Ce mémoire propose une synthèse globale sur les différentes formes de médiation orale qui ont existé avant guerre dans les Musées nationaux. Il met en avant les acteurs principaux de cette histoire (guides et conférenciers) et éclaire l’action de deux directeurs des musées que furent Jean d’Estournelles de Constant et Henri Verne en matière de diffusion culturelle.

Les militants anti-apartheid exilés en France, l’affaire Dulcie September

TRIGON Elia, Les militants anti-apartheid exilés en France, l’affaire Dulcie September, Maîtrise [Françoise Blum, Anna Koniecza], Univ. Paris 1 CHS, 2020, 197 p.

Ce mémoire porte sur les parcours de militants anti apartheid exilés en France des années 1970 à 1990. La figure centrale étudiée est Dulcie September assassinée à Paris le 28 mars 1988. Elle était la représentante en France, Suisse et Luxembourg de l’ANC (Africain National Congress). Ce travail aborde les questions des enjeux commerciaux, politiques mais aussi culturels au niveau international durant le régime de l’Apartheid.

 

L’hôpital face à la charité. Les dons et legs à l’assistance publique de Paris (1893-1953)

SERADJ Lara, L’hôpital face à la charité. Les dons et legs à l’assistance publique de Paris (1893-1953), Maîtrise [Judith Rainhorn, Gaëtan Bonnot], Univ. Paris 1 CHS, 2020, 236 p.

Ressource traditionnelle des secours publics au XIXe siècle : quelle est la place des dons et legs lors de l’avènement d’une assistance publique obligatoire sous la 3e République ?

Le Théâtre émigré russe à Paris e 1917 à 1981

ROUFFAUD Camille, Le Théâtre émigré russe à Paris e 1917 à 1981, Maîtrise [Pascale Goetschel, Jean Claude Yon], Univ. Paris 1 CHS, 2020, 441 p.

Si les émigrés russes jouent plus qu’ils n’écrivent de théâtre, ce dernier a pourtant rassemblé, tenu le rôle de préservateur d’une identité, de gardien d’une communauté et d’une culture, d’un héritage. Cependant, les initiatives se sont succédé, de courtes durées, avec plus ou moins de succès. À la « mission de l’émigration », fait face l’échec de la pérennisation d’un théâtre émigré, qui n’a pas su résister au passage du temps. Ainsi, dans quelle mesure le théâtre émigré russe représente-t-il le paradoxe d’un théâtre communautaire qui peine à séduire sa communauté ?

Les « Années  68 » de l’immigration espagnole : chemins de politisation à l’aune de l’expérience migratoire (1961-1973)

PUJALS I LLADO Marc, Les « Années  68 » de l’immigration espagnole : chemins de politisation à l’aune de l’expérience migratoire (1961-1973), Maîtrise [Judith Rainhorn, Franck Georgi], Univ. Paris 1 CHS, 2020, 275 p.

Les vagues migratoires espagnoles vers la France deviennent un phénomène massif entre la fin des années 1950 et la première moitié des années 1970. Le recrutement à l’étranger de la main-d’œuvre excédentaire — de chômeurs, de travailleurs précaires — est indispensable pour l’application du Plan de développement économique élaboré par les autorités espagnoles, alors que la France de l’expansion économique nécessite de ces flux de travailleurs. La présence en France d’une importante colonie d’exilés politiques et de syndicats démocratiques suscite les craintes des agents de la dictature franquiste, qui veillent à surveiller et contrôler les nouveaux arrivants. Ce mémoire entend retracer les dynamiques de politisation et mobilisation de ces migrants dits économiques à travers leurs interactions avec le monde syndical français, d’un côté, et avec les militants de l’exil antifranquiste, de l’autre côté.