Danièle Voldman (dir.), Désirs de toit. Le logement entre désir et contrainte depuis la fin du XIXe siècle, Créaphis, 2010, coll. « Lieux habités – histoire urbaine », 208 p.
La jouissance d’un toit constitue l’une des pierres angulaires de notre société. Au début du XXIe siècle, la crise du logement que l’on croyait réglée depuis les années 1970 semble être revenue. Les temps sont à nouveau marqués par l’introuvable équilibre entre une offre inadaptée et une demande jamais assouvie. Parce que le logement est à la fois marchandise, socle de la solidarité nationale, objet de désir comme de spéculation et de tentative de patrimonialisation, il ne peut quitter l’horizon des politiques comme celui de la vie quotidienne de chacun. Dans ce contexte tendu qui érode et banalise la « question du logement », un discours différent est-il possible ? Le pari de cet ouvrage est de revenir sur les contraintes et les attentes liées au logement pendant plus d’un siècle. L’observation sur la durée permet de faire le lien entre l’actualité immédiate et le temps plus long de l’histoire du logement en France depuis la fin du xixe siècle. Que nous disent, sur le logement ou sur son manque, la visibilité accrue des personnes à la rue ? L’occupation d’immeubles par des familles et des individus sans domicile ? Les hésitations du logement social ? L’actualité apparaît souvent irréductible à toute comparaison avec hier ou, au contraire, sommairement similaire avec tel ou tel repère devenu lieu commun, au détriment de logiques plus souterraines.
Une réalité complexe dans laquelle contraintes, rêves et désirs restent toujours étroitement mêlés