Archives de catégorie : Mémoires de maîtrise et de master

Références et résumés des mémoires de maîtrise et de master soutenus au CHS depuis 1966

Le Procès Barbie

Amoura Lila, Le Procès Barbie, Maîtrise [Denis Peschanski, Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2017, 244 p.

Ce mémoire a pour objet d’étude le procès Barbie de 1987, notamment sa place et ses impacts en France et à l’étranger de 1945 à nos jours. En effet, l’enquête et la traque de ce criminel nazi allemand remontent à 1945 et ses répercussions perdurent encore de nos jours, tant sur le plan judiciaire qu’historique et dans bien d’autres domaines. Ce procès a constitué un moment clef dans l’histoire des procès de crimes contre l’humanité, mais aussi dans l’histoire de la Shoah. Pour la première fois, en France, un criminel nazi allemand est jugé « in praesentia » et les victimes sont au centre du débat. Le procès Barbie a représenté un événement médiatique, historique et judiciaire majeur. Nombre de réflexions épistémologiques ont également eu lieu dans le monde des historiens. À partir de ce procès, un nouveau régime de mémorialité s’est mis en place non sans créer des conflits internes entre les déportés et depuis, le terme de mémoire n’a cessé d’être utilisé et parfois galvaudé. Il fut le premier procès qui fit jurisprudence en la matière en France et qui a servi de ce fait à juger d’autres criminels nazis comme Touvier, Papon et Brunner. Enfin, le procès Barbie a en quelque sorte inauguré l’intervention au grand jour du révisionnisme et du négationnisme dans un contexte judiciaire. Étudier ce procès amène à recourir à plusieurs sciences humaines telles que l’histoire, le droit, les sciences de la communication, la philosophie et à s’intéresser aux combats menés au sein de la société civile en particulier par les militants de la mémoire.

Défendre les zoniers des fortifications de Paris, cinquante ans de résistance contre un projet urbain

VILANOVA Constance, Défendre les zoniers des fortifications de Paris, cinquante ans de résistance contre un projet urbain, Maîtrise [Charlotte Vorms], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 179 p.

Territoire des apaches, lieu de vie des chiffonniers, eldorado du dimanche parsemé de guinguettes, la zone des fortifications de Paris est un espace en proie à de multiples représentations collectives. C’est en 1840 que le président du Conseil, Adolphe Thiers, fait construire une enceinte de 33 kilomètres doublée d’un ensemble de forts autour de la capitale. Le glacis de 250 mètres de largeur et de 800 hectares situé à l’extérieur du mur devient alors zone non aedificandi, soumis à une servitude militaire. Apparaissent alors les zoniers, qui face à des loyers trop chers dans la capitale, fuient avec leur famille pour s’établir sur les terrains des » fortifs ». S’il est interdit d’y construire, cet espace se peuple peu à peu de bicoques et de baraques plus ou moins salubres. L’émergence de l’hygiénisme, de l’urbanisme et du logement social à la fin du XIXe siècle, fait de la zone un laboratoire de projets d’aménagement pour lesquels les zoniers ne sont pas consultés. Face à des expropriations de plus en plus arbitraires, le peuple de la zone s’unit pour faire valoir ses droits. En 1888, nait ainsi le Syndicat pour la désaffectation du mur d’enceinte. Cette première organisation de défense des zoniers est le point de départ d’une lutte qui durera un demi-siècle. Si les grands projets de rénovation urbaine ont souvent été analysés sous la focale des urbanistes ou des architectes, cette étude propose d’étudier les différentes phases de transformation de la zone du point de vue des zoniers eux-mêmes. Il s’agit d’étudier les réactions d’une population attachée à son environnement face à un bouleversement urbain. L’analyse propose de se détacher de l’image noire de la zone pour étudier la lutte zonière, ses revendications et formes de mobilisation, de sa naissance en 1888 à son déclin, dans les années 1930.

Bidende Kunst, étude d’une revue est-allemande consacrée aux arts 1980-1991

RUEHER Joanne, Bidende Kunst, étude d’une revue est-allemande consacrée aux arts 1980-1991, Maîtrise [Julie Verlaine], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 167 p.

Unique revue consacrée aux arts en RDA, » Bildende Kunst » est publiée par l’union des artistes de RDA, de 1953 à 1991. Jusqu’à la fin de sa publication, elle est la revue officielle consacrée aux arts en République Démocratique Allemande. C’est une publication de référence et son influence ne permet pas le développement d’une autre parution dans ce domaine. Elle est présente sur l’ensemble du territoire de RDA par le biais des expositions de Bezirk (département) et étend sa diffusion aux pays socialistes européens et extra-européens, puis à certains pays de l’Ouest à partir des années 1980. Ce travail se propose de comprendre les enjeux propres à « Bildende Kunst » au cours de la dernière décennie de la République Démocratique Allemande, par rapport au cadre politique, culturel et international. Il porte sur l’aspect matériel de la revue dans sa conception et sa production, sur ses relations hiérarchiques avec l’Union des artistes de RDA et sur son exportation à l’étranger. Il aborde également les problématiques spécifiques de l’objet culturel en tant que médiateur d’une certaine esthétique officielle et marqueur de goûts et de pratiques de la société.

Témoigner de la misère, exprimer l’espoir. Pour une sociologie historique des témoignages récoltés lors de la campagne du Parti Communiste Français, Vérité-Espoir, à Bobigny

OUZILOU David, Témoigner de la misère, exprimer l’espoir. Pour une sociologie historique des témoignages récoltés lors de la campagne du Parti Communiste Français, Vérité-Espoir, à Bobigny, Maîtrise [Michel Pigenet], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 103 p.

En 1977, le Parti Communiste Français lance une campagne politique sur le thème « Action-Vérité-Espoir ». Cette campagne de propagande et d’action contre la pauvreté, le chômage, pour les revendications est décidée le 15 décembre 1976 par le Bureau Politique du Parti en application des décisions du Comité Central avant l’ouverture officielle de la campagne électorale municipale. Commencée le 5 janvier 1977 et terminée le 12 février de la même année, elle consiste en la collecte de témoignages écrits au sein de Cahiers de la misère et de l’espoir. Cette campagne a été peu étudiée, mais lorsqu’elle a été abordée c’était pour prouver les inflexions discursives, les changements de paradigme idéologique ou pour montrer avec plus d’efficacité le déclin du parti communiste, de plus en plus éloigné des classes ouvrières. Ce mémoire se propose de décentrer l’analyse de la campagne Vérité-Espoir du tout politique. Au travers de l’analyse de l’imposant corpus de témoignages des Cahiers de Bobigny, il se propose de donner un aperçu de la vie ouvrière et populaire dans la ville, des comportements socio-politiques, collectifs et individuels, ainsi que de retracer la construction politique, discursive et cognitive des individus sur leur territoire et par là même de penser le communisme comme un élément participant de cette élaboration.

Le Red Star « Un club de football dans la banlieue rouge »

MELLOT Nicolas, Le Red Star « Un club de football dans la banlieue rouge », Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 271 p.

Le Red Star, étoile rouge de la banlieue parisienne ? À la Libération, le club de Saint-Ouen qui a construit sa notoriété et son public dans l’entre-deux-guerres se trouve confronté à l’arrivée d’un maire communiste dans la cité ouvrière du nord de Paris. Dans ce couple inédit formé par un club professionnel et une municipalité de la « Banlieue rouge » se joue la définition d’un territoire, d’une communauté nord-parisienne marquée par son rapport conflictuel à la capitale, par son activité industrielle et sa coloration politique. Entre les deux acteurs audoniens une relation de mutuelle dépendance s’installe, malgré les divergences idéologiques. Chacun trouve ses intérêts dans une cohabitation de circonstance qui façonne, en un demi-siècle, l’image moderne du Red Star, un club à l’image d’une banlieue en pleine transformation économique, politique et sociale. Ce travail s’appuie sur le dépouillement de documents conservés aux Archives municipales de Saint-Ouen dont la masse et la diversité font état des relations particulièrement étroites entretenues entre le club et la municipalité audonienne. Des sources conservées aux Archives départementales de la Seine-Saint-Denis à Bobigny ont également été consultées ainsi que des documents rassemblés dans l’optique de la création d’un musée du club.