Séminaires de recherche

Séminaires de recherche 2024-2025

Séminaire CAUSIMMI

Ce séminaire s’inscrit dans le projet collectif CAUSIMMI qui vise à étudier les mouvements collectifs, les organisations et les biographies des militant.e.s de la cause immigrée, que nous définissons comme l’ensemble des mobilisations aspirant à l’égalité de droits et de traitement en France, entre nationaux et étranger.es ou perçu.es comme tell.es, dans différents domaines : entrée et droit au séjour, droit de vote, droit d’association et droits syndicaux, travail, logement, santé, police et justice, administration et action publique, culture…

La cause immigrée devient visible dans les « années 68 » en raison de la multiplication de mobilisations avec et en faveur des immigré.e.s, mobilisations mises en place avec l’appui d’organisations militantes françaises dans le monde du travail ou en dehors.

Par la suite, la cause immigrée connait des évolutions en ce qui concerne les références idéologiques, les revendications, les répertoires d’action, ou encore les profils de ses acteurs et actrices. Elle se caractérise également par l’existence de différentes générations politiques, dont les continuités, les transmissions et les ruptures peuvent être questionnées.

Le séminaire CAUSIMMI vise à mettre en lumière et à discuter les différentes dimensions de la cause immigrée, et prête attention à ses permanences, reconfigurations, et à la façon dont elle croise d’autres enjeux portés par des mobilisations collectives.

Le séminaire est organisé :
le vendredi de 14H A 16H au Campus Condorcet – Bât. Recherche Sud 4e étage, salle 4 122.

Voir le programme complet en PDF

Séminaire « Histoire culturelle du cinéma »

Appréhender le genre en histoire culturelle du cinéma
Pour la troisième et dernière année, le séminaire propose de se pencher sur les enjeux méthodologiques, épistémologiques et  heuristiques afférents à l’usage de la notion de genre (gender) en  histoire culturelle du cinéma. Parce qu’elle se donne pour objet  l’histoire sociale des représentations, cette dernière est amenée non  seulement à croiser les études sur le genre, mais à mobiliser à  son tour une notion devenue incontournable pour décrypter la  manière dont sont construits et véhiculés les identités et les  rapports sociaux de sexe. Or si les gender studies sont par définition pluridisciplinaires, quel regard, quelles spécificités et quels apports à  la connaissance du genre l’histoire culturelle du cinéma peut-elle  promouvoir ? Comment peut-elle contribuer à historiciser les  représentations genrées qui se déploient sur les écrans, structurent  l’industrie du film et informent la réception, en replaçant celles-ci  dans un écheveau d’images, de discours et de pratiques propres ou  extérieurs au cinéma ? En retour, dans quelle mesure le genre  constitue-t-il un outil susceptible de renouveler l’histoire culturelle  du cinéma en attirant l’attention sur des problématiques, des acteur‧rices, des corpus de sources encore négligés, ou encore en  interrogeant les périodisations qui y sont couramment adoptées.  Attentif à l’articulation entre l’histoire des femmes et celle du genre,  le séminaire veillera également, au fil des séances, à aborder les  divers questionnements que la notion soulève en matière d’identité,  de sexe et de sexualité. Animé par des chercheur‧ses qui ne sont pas  spécialistes du genre, même si elles‧ils ont pu mobiliser celui-ci dans  leurs travaux, et ouvert par vocation au dialogue avec d’autres  approches, il proposera d’appréhender le genre depuis l’histoire culturelle du cinéma mais aussi avec celle-ci, dans le cadre de  recherches pouvant s’inscrire dans d’autres perspectives.

Voir le programme en PDF.

Carnet Hypothèses pour suivre l’actualité du séminaire et de la recherche en histoire culturelle du cinéma : https://histcultcine.hypotheses.org/

Séminaire « Histoire, sciences sociales et santé : sources, objets et méthodes »

Chaire Santé-Shs de l’Université Paris 1, 2024-2025
https://sante-shs.pantheonsorbonne.fr/

Le séminaire, ouvert à tous et toutes, étudiant.e.s, doctorant.e.s, chercheurs et chercheuses, envisagera les sources, les objets et les méthodes de l’histoire au regard des autres sciences sociales, en prenant comme objet central la santé dans toutes ses dimensions — humaine, animale et environnementale. À partir de recherches récentes, on portera un regard pluridisciplinaire sur de nombreuses questions qui traversent les sociétés contemporaines depuis le XIXe siècle, en confrontant les approches de l’histoire et celles de la sociologie, de l’anthropologie, de la philosophie, de la géographie et de l’économie.

Des lectures préparatoires sont indiquées pour chaque séance afin de nourrir la discussion qui suit les interventions. La participation active au séminaire et la rédaction d’un compte-rendu de séance (interventions et bibliographie) permettent de valider un semestre de formation (24h) pour les étudiants de Master d’Histoire ou au sein du parcours doctoral. Ce séminaire est complémentaire et a lieu en alternance avec celui de Charles-François Mathis, « La Fabrique de l’environnement ».

Contact : judith.rainhorn@univ-paris1fr

Voir le programme complet en PDF

Séminaire » Le récit de soi au fil des genres de discours. Saisir les institutions politiques par le travail biographique »

Dans l’histoire complexe de la collaboration interdisciplinaire entre linguistique et sciences sociales, le politique est vite apparu comme un terrain d’investigation central, représenté dans les travaux pionniers de Michel Pêcheux (1975), Régine Robin (1973) ou de Jacques Guilhaumou et Antoine Prost (1974). L’« analyse du discours » a ainsi été fondée qui prenait des textes politiques (motions, tracts, journaux) pour objets ou cherchait à donner à d’autres textes une lecture politique (en particulier à travers la notion d’» idéologie »). Néanmoins, depuis les années 1980, les échanges entre linguistes et historiens et sociologues du politique ont diminué et la position des analystes de discours s’est recomposée autour d’une étude plus large des « discours institutionnels » ou « médiatiques », décentrée par rapport à l’objet politique, en même temps que se faisait sentir la nécessité de s’intéresser au discours du « quotidien » (Conein et al. 1980, Pêcheux à paraître) plutôt qu’au discours d’appareil, notamment sous l’effet de la réception du travail de Foucault sur la « microphysique » du pouvoir (1975). Pourtant, l’analyse du discours peut précisément offrir une porte d’entrée – complémentaire à la sociologie des institutions politiques (Lagroye et Offerlé 2010) – pour saisir, à travers les écrits quotidiens et routiniers, la genèse des institutions, leur fonctionnement et leurs impacts sur les trajectoires de leurs acteurs.

Autobiographies et récits de vie politique demeuraient déjà durant les années 1990 en science politique un « gage de la modernité sociologique » (Pudal 1999). Les mémoires des politiques (Milliot, Neveu, 1992) ainsi que le travail biographique (Le Bart 1994, 1998, 2014) d’institution (Agrikoliansky 1994) ouvraient ainsi la voie à l’analyse des acteurs politiques et à la nécessaire prise en compte de la mise en scène et présentation de soi (Politix n°27 1994 ; Collovald 1988). Au-delà d’études situées à l’échelle collective et/ou institutionnelle, ces écrits –, à l’image des adresses (AAC de Mots, les langages du politique du n°137, 2025), courriers politiques (Fretel et Offerlé 2019), professions de foi – sont alors autant de biens symboliques. Ceux-ci permettent d’appréhender un champ politique à l’aune des critères et des titres invoqués par les acteurs et d’observer le travail de légitimation à l’œuvre dans ces « présentations de papier – constitutive de l’activité de représentation politique » (Déloye, 2017, p. 281). Justifiant alors la position de mandataire, ces écrits dévoilent la manière dont les postulants à la députation définissent leurs identités pour représenter les électeurs (Alsafar, 2015, de Chanay 2006). Ils questionnent plus largement l’État, sa genèse, sa construction et sa transformation. Dans cette perspective, l’hypothèse défendue est l’existence d’une coïncidence entre l’émergence de l’État moderne (au XVIIIe siècle) et la constitution d’une « archive biographique d’État » (Foucault 1973) qui révolutionne les usages politiques de l’écrit : tout individu a vocation à laisser des traces documentaires de son passage dans le champ de diverses institutions ; la connaissance et le contrôle de la trajectoire biographique de la population est devenue un enjeu politique central. L’on peut affirmer avec Foucault que ce qu’il nomme la « matrice de l’examen biographique » (1973) se développe en un ensemble de genres de discours qui viennent structurer ces nouveaux écrits institutionnels : ainsi le philosophe parle de l’entrée dans l’» ère du rapport » (1973). De ce fait, alors que les récits de soi constituent depuis plus de trente ans une perspective féconde d’analyse des institutions politiques, il semble pertinent de les interroger par les moyens de la linguistique afin de participer à un renouvellement d’analyse en sociologie des institutions politiques. La notion de genre de discours développée par les linguistes analystes de discours, notion « biface » (Branca-Rosoff 1999), apparaît stratégiquement placée entre linguistique et sciences sociales, dans la mesure où elle établit un système de correspondance entre des formes de langue employées en discours et des pratiques sociales ayant lieu dans un certain contexte institutionnel (Dumoulin, Sitri & Mellet 2022). Elle permet d’entrer au cœur des rapports entretenus par des individus à une institution, en questionnant le lien entre leur énonciation et l’énonciation de soi.

Voir le programme complet en PDF

Comité d’organisation : Paul Boulland, CHS, Université Paris 1 ; Guillaume Cornu, ISP, Université Paris Nanterre ; Hugo Dumoulin, Modyco, Université Paris Nanterre ; Julie Lefebvre, Modyco, Université Paris Nanterre ; Émilie Née, Ceditec, Université Paris-Est Créteil ; Nicolas Simonpoli, ISP, Université Paris Nanterre ; Frédérique Sitri, Ceditec, Université Paris-Est Créteil ; Nicolas Tardits, ISP, Université Paris Nanterre.

Séminaire « La région parisienne, territoires et culture »

Fondé en 1983 par l’ethnologue Noëlle Gérôme, ce séminaire de recherche et de débats sur l’histoire de la région parisienne est ouvert à un large public passionné par la ville et les sciences humaines et sociales. Il est organisé par le Centre d’histoire sociale des mondes sociaux, les archives de Paris, les archives départementales de Seine-Saint-Denis, les archives départementales du Val-de-Marne, les archives nationales et le Musée de la Libération. Le séminaire aura pour fil conducteur thématique cette année « Ces évènement qui ont fait l’histoire des représentations Paris/banlieues ».

Séminaire organisé par Emmanuel Bellanger (CHS, CNRS/université Paris 1), Paul Bastier (Archives nationales), Béatrice Hérold et Dominique Juigné (Archives de Paris), Christine Langé et Caroline Andreani (Archives départementales de Seine-Saint-Denis), Rosine Lheureux (Archives départementales du Val-de-Marne) et Sylvie Zaidman (Paris Musées)

Programme complet en PDF.

Séminaire « Les territoires des classes populaires : du périurbain aux mondes ruraux – XIXe-XXIe siècles »

Séminaire de recherche

Le séminaire a lieu les mercredis de 15h à 18h, au campus Condorcet – Centre des colloques – salle : 3.05 (3e étage)

Organisation : Emmanuel Bellanger (CNRS) et Lola Zappi (Université Paris 1)
Inscription : emmanuel.bellanger@univ-paris1.fr

Ce séminaire entend interroger l’articulation entre la structuration sociale et la structuration spatiale de l’Europe contemporaine, en plaçant la focale sur les différents espaces de vie des classes populaires. Si l’histoire des inégalités sociales dans les villes industrielles est bien connue de l’historiographie, il n’en va pas de même des configurations sociales à l’œuvre dans les autres territoires, depuis les campagnes isolées aux gros bourgs ruraux en passant par les « pays noirs » miniers ou les banlieues pavillonnaires. Le séminaire vise donc à spatialiser l’histoire des groupes sociaux en décentrant le regard des villes et en redonnant de l’épaisseur aux territoires invisibilisés dans l’historiographie contemporaine. Il s’attache à faire dialoguer histoire urbaine et histoire rurale, mais aussi sociologie et histoire, afin de redonner une profondeur historique à des sujets tels que le malaise des agriculteurs, le déclassement des territoires désindustrialisés ou le sort de la jeunesse rurale.

Voir le programme en PDF.

Séminaires de recherche 2023-2024

Archives séminaires