L’internement en France pendant la guerre d’indépendance algérienne

Sylvie Thénault (coord.), « L’internement en France pendant la guerre d’indépendance algérienne » (dossier), Matériaux pour l’histoire de notre temps, n° 92, oct.-déc. 2008, p. 1-75

En Algérie, les maquis et cellules terroristes étaient soutenus par des réseaux logistiques de collecte de fonds, de ravitaillement et de propagande. En France, les attentats, la collecte et l’acheminement de fonds au profit du Front de libération nationale (FLN) nécessitaient également l’organisation de structures logistiques clandestines.
La réponse des forces de l’ordre françaises – armée, police ou gendarmerie – releva alors très largement d’une activité de démantèlement de réseaux constitués, fondée sur l’arrestation de simples « suspects », leur interrogatoire, leur fichage et leur détention. Cette dernière pouvait être judiciaire, en prison, après signature d’un mandat de dépôt par un juge d’instruction ou condamnation par un tribunal, ou bien administrative, dans un camp, sur décision du gouverneur général en Algérie et du ministère de l’Intérieur en France.
C’est donc dans le versant policier de la guerre que s’inscrivit le recours à l’internement. Il apparaissait comme un des moyens de neutraliser ces ennemis qu’étaient les nationalistes algériens – ceux du FLN comme de son concurrent le MNA (Mouvement national algérien), d’ailleurs – et leurs sympathisants. […]

Se dessine ainsi, progressivement, une histoire longue de l’internement en période de conflit, en France au XXé siècle, dont la guerre d’indépendance algérienne constitue un troisième volet, après la Première et la Seconde guerres mondiales.

Lien vers le dossier (Cairn)

campsFranceguerreguerre d'AlgerieSylvie Thénault