Avec ce livre, Sylvie Thénault présente les conclusions d’une réflexion sur l’arbitraire et la violence ordinaire en situation coloniale, dans le prolongement de ses précédents travaux sur la justice et sur les camps d’internement pendant la guerre d’indépendance algérienne. En quittant l’échelle des années de guerre ouverte pour considérer la période coloniale dans son ensemble, en envisageant conjointement les politiques menées en France et celles en œuvre en Algérie tout en réfléchissant sur l’inscription de ces dernières dans le cadre plus large de l’Empire colonial, ce sont de nouvelles perspectives qu’elle dessine. Prenant soin d’éviter l’écueil d’une perspective téléologique qui ne retiendrait du passé que ce qui semblerait pouvoir expliquer le présent, l’auteure choisit de présenter dans une première partie la pratique de l’internement administratif à son « âge d’or », celui du statut de l’indigénat entre 1880 et 1914 (« Algérie 1900. L’internement, une routine »). Elle fait ensuite retour sur ses origines depuis 1830 (« La genèse d’une pratique coloniale spécifique ? ») pour enfin consacrer une troisième partie aux évolutions après 1914 et l’apparition des camps d’internement (« Interner dans les guerres du XXe siècle : une histoire de camps »)
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