Les militants trotskystes français pendant la 2e guerre mondiale : septembre 1939-1944

CASSARD Jean-Pierre, Les militants trotskystes français pendant la 2e guerre mondiale : septembre 1939-1944, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1981, 202 p.

Ce travail de recherche porte sur une période peu connue de l’histoire du trotskysme en France. Il ne prétend pas être une histoire du trotskysme pendant la guerre, mais plutôt une contribution à cette histoire.

La recherche historique reste ouverte même si ce travail a bénéficié de l’apport très important des archives du Centre d’études et de re­cherches sur les mouvements trotskystes et révolutionnaires internationaux (88, rue Saint-Denis, 75010, Paris).

La place des trotskystes reste encore à étudier dans les auberges de jeunesse, leur intervention régionale ou dans les usines, ou même dans le milieu étudiant.

Les militants trotskystes et leurs organisations à la veille de la Deuxième Guerre mondiale sont extrêmement faibles et divisés. L’étude porte sur leur intervention dans la classe ouvrière pour leur maintien pendant la drôle de guerre en tant qu’organisations trotskystes dans une période où la SFIO rallie la Défense nationale et le PCF la politique du pacte germano-soviétique, après la défaite de la France et l’occupation partielle qu’elle subit par les armées nazies, cette maîtrise rapporte l’activité des deux principales organisations trotskystes françaises en liaison avec la question nationale, la Charte du travail, l’intervention dans les syndicats, etc.

Le 22 juin 1941 met fin au pacte germano-soviétique. Le PCF anime la résistance patriotique. Les positions politiques des trotskystes s’éclaircissent : défense inconditionnelle de l’URSS, mais aussi aucune alliance avec la Résistance dominée par la bourgeoisie gaulliste. Le STO, les déportations en Allemagne et la résistance de la classe ouvrière, la défaite de Stalingrad pour les armées allemandes, ouvrent une période de mobilisation de la classe ouvrière. Cette maîtrise traite de ce que furent les positions des trotskystes sur les réponses à apporter à la radicalisation des ouvriers en France et en Europe. C’est-à-dire la discussion pour l’unification des organisations trotskystes françaises au sein du PCI en mars 1944, et leur tactique pour s’implanter dans la classe ouvrière avec les Groupes ouvriers du CCI, et le Front ouvrier du POI.

Ce travail traite aussi l’un des aspects les plus controversés de l’activité des trotskystes, à savoir le travail de fraternisation engagé en direction des ouvriers allemands sous l’uniforme. Alors que le PCF et l’ensemble de la Résistance développaient une politique chauvine, concentrée dans le mot d’ordre « Mort aux boches ! », il essaie de montrer enfin la place des trotskystes en France pendant la Deuxième Guerre en prenant en compte la politique du PCF, principal parti ouvrier.