Les Fédérations confédérée et unitaire des métaux : lieux d’émission d’analyses socio-économiques (1922-1935)

AUDIT Antoine, Les Fédérations confédérée et unitaire des métaux : lieux d’émission d’analyses socio-économiques (1922-1935), Maîtrise [Antoine Prost, Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1986, 2 vol., 346 p.

En 1921, une scission affecte l’ensemble du mouvement syndical français et par voie de conséquence, une de ses composantes les plus importantes et plus actives, le syndicalisme métallurgiste. Apparaissent alors deux Fédérations au discours et aux objectifs distincts, l’une liée à la CGT, l’autre à la CGTU. Ce mémoire examine, à partir de leurs rapports de congrès et de leurs journaux, la façon dont la Fédération unitaire et la Fédération confédérée des Métaux ont perçu et analysé les phénomènes économiques et sociaux de la France des années vingt et du début des années trente, en particulier la rationalisation et la crise qui ont contribué à bouleverser la physionomie de l’économie française.

Une question surtout a traversé ce mémoire, celle du lien entre analyse et pratique syndicale. Plus précisément, le problème a été de percevoir à travers le discours de ces deux Fédérations l’existence d’une relation entre les analyses qu’elles diffusent d’une part, et leurs tactique et stratégie d’autre part. Cette relation est à double sens. D’une part, l’analyse, par les connaissances, notamment économiques, qu’elle produit, peut contribuer à orienter voire modifier, la stratégie et la tactique des deux Fédérations. À l’inverse, l’adoption d’un certain type de tactique et de stratégie peut avoir des effets sur la façon dont est conduite l’analyse économique et sociale. C’est ce lien complexe que ce mémoire a tenté de dégager.