La critique de cinéma dans l’entre-deux-guerres : Léon Moussinac (1923-1933)

BLAVIER Yves, La critique de cinéma dans l’entre-deux-guerres : Léon Moussinac (1923-1933), Maîtrise [Antoine Prost, Danièle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1985

Ce travail est centré sur le critique de cinéma communiste Léon Moussinac (1890-1964). Il s’appuie essentiellement sur des sources littéraires, c’est-à-dire sur toutes les chroniques parues dans l’Humanité de 1923 à 1933, sur d’autres périodiques et sur des archives privées (correspondance, manuscrits…).

Le mémoire replace d’abord Moussinac dans le contexte de la critique de cinéma d’alors. On découvre un militant très actif dans le domaine culturel et parfaitement inséré dans les milieux intellectuels.

Le procès de Moussinac intenté en 1926 par une firme de cinéma révèle une large solidarité contre les pressions publicitaires. L’idéologie est cependant présente dans ses écrits. On s’aperçoit du poids de Moussinac dans les débats sur le cinéma d’autant que le PC (comme le reste de la gauche) y consacre peu de place dans les années vingt. Moussinac oppose deux formes de cinéma, antagonistes celui du monde capitaliste qui n’est qu’une industrie mercantile et moribonde et d’autre part le cinéma soviétique en développement. De même, il propose une théorie de cinéma, synthèse entre sa formation artistique inspirée de Louis Delluc et les exigences d’un art engagé. L’équilibre ne se fait pas toujours aisément d’ailleurs. Enfin Moussinac unit critique et action militante. En étudiant sa rubrique de cinéma, on découvre ainsi des détails sur plusieurs structures auxquelles il prit part (ciné-clubs, coopératives).

La critique de Moussinac nous offre un panorama de l’activité communiste dans le cinéma et présente aussi l’avant garde cinématographique d’alors. Quoi d’étonnant puisque le critique unissait les deux ?