De la résistance spirituelle à l’engagement : le Comité inter mouvement auprès des évacués (Cimade) face à la Seconde guerre mondiale en France

RAZON Boris, De la résistance spirituelle à l’engagement : le Comité inter mouvement auprès des évacués (Cimade) face à la Seconde guerre mondiale en France, Maîtrise [Michel Dreyfus], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1998, 284 p.

La Cimade est née en octobre 1939 de la volonté des mouvements de jeunesse d’inspiration protestante de « témoigner de l’Évangile auprès de la jeunesse française éprouvée par la guerre et de lui venir en aide sur le plan moral, social et éducatif ». Ces objectifs initiaux furent bouleversés par la guerre. Mais, à force de volonté, les équipiers Cimade parvinrent à venir en aide aux Alsaciens évacués, aux juifs internés dans les camps de Vichy, à organiser une filière d’évasion vers la Suisse et à créer un service de visiteurs de prisons pour venir en aide aux collaborateurs à leur tour enfermés. Ce mémoire a pour objectif de comprendre les motivations religieuses et sociales qui ont pu conduire les membres de la Cimade à passer de leur vocation de témoignage vers une forme spécifique de résistance. Le contexte politique et, notamment, les législations antisémites sont essentiels pour comprendre les enjeux propres à cet engagement. Par ailleurs, ces premières années de la Cimade furent chargées d’une très forte intensité émotionnelle du fait des situations extrêmement délicates auxquelles les équipiers furent confrontés. Il était donc nécessaire de préserver cette part émotionnelle, ces « ressentis » tant ils étaient partie prenante de la nature du témoignage de la Cimade. Enfin, analyser les premières années de la Cimade avait aussi pour objectif de mettre en valeur les enjeux d’une association dont les activités auprès des réfugiés et des immigrés n’ont jamais cessé pendant la seconde moitié du siècle.