Années 1968, une histoire française en recomposition

durée 1h03

Documentaire produit par le CHS, réalisé par Jeanne Menjoulet.
Historien.ne.s interviewé.e.s dans ce documentaire :

– Michelle Perrot, pionnière de l’histoire des femmes en France, professeure émérite d’histoire contemporaine
– Sébastien Ledoux, chercheur rattaché au CHS et enseignant à Sciences Po Paris
– Michelle Zancarini-Fournel, professeure émérite d’histoire contemporaine, auteure de l’ouvrage « Les luttes et les rêves, une histoire populaire la France »
– Pascale Goetschel, chercheuse au CHS, spécialiste de l’histoire culturelle de la France
– Yann Potin, archiviste (Archives Nationales), historien (l’un des coordonnateurs de l’ouvrage collectif « l’histoire mondiale de la France »)

Reconfiguration du récit de l’histoire

Le récit de l’histoire française s’est reconfiguré dans les années 1968. De nouvelles figures entrent en scène, les anonymes, les ouvriers, les femmes, les témoins, les militants, ou les ruraux.

Cette entrée en scène remet en cause le récit produit par l’Etat, le récit de l’histoire glorieuse et du rôle universel de la France.

Multiplication des producteurs du récit historique

Le développement de cette histoire « par le bas » et par le local est une reconfiguration également dans le sens où les figures qui l’écrivent se multiplient.

Les producteurs de récit peuvent être des structures locales, des écomusées, des associations, des institutrices, des contributeurs de mémoire écrite ou orale, ou des témoins, hommes ou femmes, mais aussi des écrivains et des universitaires qui étendent leur domaine de recherche à l’histoire économique et sociale, au monde ouvrier, au monde militant et à l’histoire des femmes. Le féminisme des années 1970 permet l’introduction des femmes dans le récit de l’histoire.

Le récit de l’histoire de France par l’Etat

Monument Jean Moulin inauguré à Caluire en 1973

Le récit de l’Etat, quant à lui, ébranlé par la décolonisation se pare de sa richesse nationale artistique, de son patrimoine, par le biais du ministère des Affaires culturelles, et se tourne en partie vers le récit européen et le libre-échangisme sous le Giscardisme. provoquant ainsi un autre décentrement de la nation.

Mais remet-il en cause la transmission de l’histoire par les grandes figures ?

Le rôle des médias, et celui des groupes mémoriels

Le cinéma, les médias, et la télévision, dont l’indépendance et le contrôle par le pouvoir est critiqué en mai 1968, joueront un rôle indéniable dans les années 1970 dans la diffusion des paroles des témoins et des acteurs mettant en avant la mémoire des victimes de la shoah, ou la parole des groupes mémoriels.

C’est alors le rôle de Vichy, la collaboration, ou la France résistante qui sont questionnés.

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