Empires : la fabrique de la « question métisse » et ses avatars contemporains

Projet Empires : la fabrique de la « question métisse » et ses avatars contemporains

Financement : politique scientifique de Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Porteuse : Françoise Blum (CHS/CNRS)

Institution : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CHS) UMR 8058 / …

Durée du projet : 2021-2023

Équipe scientifique : Maria-Benedita Basto (CRIMIC-Université Sorbonne nouvelle ), Capucine Boidin (IHEAL – Sorbonne Nouvelle ), Michel Cahen (LAM-Sciences po Bordeaux), Odile Goerg (Cessma-Paris-Diderot), Héloïse Kiriakou (Imaf-Paris1), Amandine Lauro (Université libre de Bruxelles), Céline Labrune-Badiane (Université de Ziguinchor), Martin Mourre (IMAF-univ. Paris1), Didier Nativel (Cessma, Univ-Paris-Diderot), Céline Pauthier (Université de Nantes), Karine Ramondy (Sirice, Univ-Paris1), Ophélie Rillon (IMAF-Paris1), Emmanuelle Saada (Columbia University), Ann-Laura Stoler (New School for Social Research, New-York),  Violaine Tisseau (IMAF-Aix).

Le présent projet s’intéresse  à la manière dont les empires coloniaux modernes (XIXe-XXe), portugais, allemand, français, britannique, belge , italien ont inventé le « métissage », l’ont défini, et l’ont construit -ou non- en « question » ou « problème ». On prendra également en compte l’empire espagnol – et ce qu’il en reste au XIXe –, malgré le décalage chronologique. Mais la focale sera mise sur le XIXe et le XXe. Il existe une historiographie sur le sujet, qui se développe depuis une vingtaine d’années mais qui reste cloisonnée, chaque empire ayant ses spécialistes, qui ne dialoguent pas nécessairement entre eux. Rares sont les études qui, comme celle de Capucine  Boidin comparant Amérique espagnole et Indochine française ou de Ann-Laura Stoler, adoptent un point de vue comparatistes. Il s’agit donc d’abord de faire un état des lieux historiographique, au-delà du seul cas de l’Empire français, et de constituer un réseau de chercheurs spécialistes des différentes aires impériales. Le but est un volume à visée comparatiste, préparé lors d’ateliers de travail réunissant les chercheurs concernés, et permettant de mettre ensemble des travaux concernant diverses aires géographiques. Ce volume produira donc l’analyse comparatiste des discours et pratiques dans diverses aires impériales, quels que soient par ailleurs les décalages chronologiques. Il est désormais avéré que les Empires, de manière générale, s’inspirèrent les uns des autres, ce qui ne les empêcha pas de cultiver leurs différences. On s’intéressera aussi à l’impact contemporain des définitions et politiques impériales, à la perception du métissage dans les sociétés contemporaines, et à un certain retour du refoulé sous forme par exemple de demandes de réparation. La « question métisse » est très présente dans les débats mémoriels sur les héritages coloniaux, y compris au plus haut niveau institutionnel. En Belgique, il y a récemment eu plainte pour « crime contre l’humanité ».