Les assurances sociales en Europe

Michel Dreyfus (dir.), Les assurances sociales en Europe, Presses universitaires de Rennes, 2009, coll. « Pour une histoire du travail », 261 p.

Longtemps sous-estimée par les historiens la protection sociale est devenue depuis deux décennies un objet d’étude important, en France comme en Europe. Pourtant l’histoire des assurances sociales restait à écrire à travers une démarche comparative internationale et c’est ce que fait cet ouvrage dont la réalisation a bénéficié du soutien de la Mission historique de la Caisse des Dépôts et consignations.
Sur tout le vieux continent, les assurances sociales se sont inspirées du modèle allemand organisé à travers les trois lois maladie (1883), accident (1884) et invalidité/vieillesse (1889), édictées sous Bismarck. Ce modèle a été repris dans de nombreux pays mais sous des formes très diverses liées à leur histoire nationale. Les différences entre ces modèles furent également considérables sur le plan chronologique puisqu’il fallut attendre près d’un demi siècle pour que la France se décide, en 1930, à adopter les assurances sociales ; elle fut d’ailleurs été le dernier grand pays d’Europe à le faire
Ce livre, propose une histoire comparée des assurances sociales en Europe. Tout d’abord, il présente trois études inédites sur l’organisation de la protection sociale en Espagne, en Italie et en Grande Bretagne, de la fin du XIXe  siècle au terme de la Seconde Guerre. Il était nécessaire d’examiner ces réalisations au regard des Assurances sociales qui ont fonctionné en France jusqu’à la Libération : c’est pourquoi un chapitre traite de ces dernières et en particulier des acteurs sociaux – mutualistes, patrons et syndicalistes – qui, aux côtés de l’Etat, en ont assuré la gestion. Enfin, les liens internationaux noués par les organismes des assurances sociales des différents pays européens, à travers la Conférence internationale de la mutualité et des Assurances sociales (CIMAS), ont fait l’objet d’une contribution spécifique. Ecrit à l’heure où la construction politique et sociale de l’Europe est confrontée aux plus grandes difficultés, ce livre restitue l’histoire méconnue de cette protection sociale que Léon Bourgeois, le père du solidarisme, fut un des premiers à penser dans toute sa dimension internationale à la veille de la Grande Guerre.

avec les contributions de Santiago Castillo, Josefina Cuesta, Noel Whiteside, Luigi Tomassini et Patricia Toucas-Truyen