Les « Autonomes », le phénomène autonome dans la France des années 1970

CASANOVA Jean Baptiste, Les « Autonomes », le phénomène autonome dans la France des années 1970, Maîtrise [Franck Georgi, Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CHS, 2002, 186 p.

La fin des années 1970 est caractérisée par la fin du gauchisme né de Mai 68. L’actualité de ces années est marquée par l’apparition partout en Europe de luttes armées qui s’opposent violemment aux États. Contrairement à ses voisins italiens et allemands, la France semble échapper à cette situation et ne pas connaitre « d’années de plomb ».

Pourtant de 1977 à 1979, une mouvance d’extrême gauche jusque-là inconnue monopolise la scène médiatique en s’illustrant en marge des manifestations pour les faire dégénérer en affrontements. Il s’agit de ceux que la presse appelle alors les « autonomes ».

Ils cristallisent sur eux l’animosité des services de police, des médias, des syndicats, et des autres mouvements et organisations de gauche parmi les­quels ils laisseront le souvenir d’une violence extrême. Nous voyons, dans notre mémoire, quelle est la réalité de ce mouvement, quelles en sont les origines, quels en sont les acteurs, et quelle en est l’histoire en nous interrogeant sur la place qu’occupe la violence. Car c’est autour du rapport à la violence que se démarque l’autonomie des autres groupes politiques contemporains, soit qu’ils la théorisent, soit qu’ils se solidarisent avec les mouvements de lutte armée étrangers, soit qu’ils la mettent en œuvre par l’émeute ou l’illégalisme.

Nous étudions ces aspects à partir de sources diverses : la presse militante de l’autonomie et quelques témoignages, les archives des Renseignements généraux, la presse quotidienne et les ouvrages publiés alors par le mouvement ou par des observateurs extérieurs sur ce dernier.