JEAN Marie, Le syndicalisme dans les métiers du bois d’ameublement à Paris, 1872-1906, Maîtrise [Antoine Prost, Danièle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1993 – 164 p.
Au lendemain de la Commune se reforment les groupements ouvriers de l’élite du bois d’ameublement ; entre 1872 et 1874, naissent les syndicats de l’ébénisterie, de la sculpture, de la menuiserie en meuble sculpté et de la menuiserie en sièges.
Dans les dix premières années qui suivent la création des syndicats, les idées définies avant la Commune sont mises en application. L’ancienneté des groupements influe sur les syndicats ; elle conditionne la permanence des buts et des moyens définis pour défendre les intérêts professionnels. Les métiers sont valorisés par la représentation aux Expositions universelles et la prise en charge de renseignement professionnel ; les intérêts ouvriers sont défendus par la conquête des tribunaux professionnels. En 1880, les syndicats renouent avec la pratique gréviste, sans la considérer comme runique moyen d’action puisqu’à l’issue de cette grève est mise en place la Commission mixte, patrons et ouvriers du meuble sculpté.
Les années 1880 sont marquées par la crise économique qui révèle les difficultés de l’ameublement parisien. La première conséquence de la crise est de permettre aux syndicats la création d’ateliers chômage grâce aux commandes de l’État ou de la municipalité. Mais la crise de l’ameublement persiste et se double d’une crise syndicale : les éléments anarchistes sont exclus du syndicat de l’ébénisterie et du meuble sculpté, les syndicats de spécialités de l’ébénisterie se multiplient. Dans ce contexte, toutes les tentatives d’amélioration des conditions de travail échouent.
La période considérée s’achève avec la grève de 1906 qui, si elle se solde globalement par un échec, marque l’apparition de nouvelles attitudes grévistes.
Ces métiers appartiennent à l’industrie de l’ameublement ; c’est dans ce cadre que sont faites toutes les tentatives de fédération. Mais ils font aussi partie de l’ensemble des métiers du bois, par l’intermédiaire duquel ils sont en relation, pendant toute la période considérée, avec l’industrie du bâtiment.