DORE Delphine, Le personnel de l’Assistance publique pendant la Seconde Guerre mondiale, Maîtrise [Jean-Louis Robert, Christian Chevandier], Univ. Paris 1 CHS, 2000, 214 p.
En 1939, l’Assistance publique constitue la première institution hospitalière de France avec 34 948 lits occupés, répartis entre 69 établissements. Afin de remplir ses multiples missions et d’assurer le fonctionnement de ses différentes structures, elle rassemble environ 30 000 agents, répartis en cinq catégories : les médicaux, les administratifs, les soignants, les ouvriers et les techniques. Malgré la diversité de leurs fonctions, ils sont soumis dans leur ensemble aux mêmes exigences, formulées par la direction générale en matière de compétences et de discipline depuis le début de la laïcisation des hôpitaux dans les années 1880. Dans quelle proportion les événements de la Seconde Guerre mondiale modifient-ils cette description du personnel des Hôpitaux de Paris en 1939 ? Nos recherches ont eu pour but de retracer les principaux thèmes qui ont marqué l’histoire des agents pendant les années 1939-1944. Cependant, en parallèle à cette démarche, nous nous sommes demandé si nous pouvions parler d’une réelle spécificité à propos de la situation vécue par ce personnel pendant la Seconde Guerre mondiale. En d’autres termes, l’appartenance à cette institution, dont les deux principales missions sont de soigner et d’accueillir, confère-t-elle aux conditions de travail, aux conditions d’existence et à l’engagement des agents des Hôpitaux de Paris un caractère spécifique ? Les sources consultées aux Archives de l’AP-HP et à l’Union Syndicale de l’Assistance publique nous ont permis de dégager les différents enjeux qu’a pu représenter cette période pour la profession hospitalière, notamment en termes d’identité et de représentation.