BENCHERIFA Mustapha, La Tunisie en milieu colonial : M’Hamed Ali et les luttes syndicales 1924-1925, Maîtrise [Antoine Prost, Claude Liauzu], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1980
La période 1924-1925 revêt une importance capitale et décisive dans l’histoire du mouvement ouvrier tunisien. Elle a connu la naissance d’une Centrale ouvrière indigène autonome, malgré de nombreux obstacles. Le monde des travailleurs était divisé : la discrimination sur la base des nationalités était institutionnalisée. À travail égal, le salaire n’était pas égal. Une confusion de fait des syndicats européens et des autorités du protectorat était pratiquée aux dépens des ouvriers indigènes. Dans un milieu colonial, la répression était de rigueur. L’ignorance caractérisait l’indigène.
Les autorités coloniales étaient conscientes de l’importance de l’enjeu. Elles ont frappé dur : la CGTT fut dissoute. Elles ont vite compris que si la CGTT continuait à exister, elle aurait constitué une force avec laquelle on devait composer. C’était la première fois que les indigènes se donnaient un contre-pouvoir afin de défendre eux-mêmes leurs intérêts, contrecarrant ainsi la politique coloniale.
Cette recherche résume les mécanismes qui ont abouti à la manifestation de la prise de conscience et de la volonté d’émancipation des indigènes