ANR SyndiQuAf

Ce projet réunissant huit chercheurs (anthropologues, historiens, politistes) propose d’étudier le syndicalisme depuis la période coloniale dans trois pays : le Burkina Faso, le Sénégal et le Soudan. Objet peu étudié, le syndicalisme constitue pourtant un prisme privilégié par lequel étudier les évolutions des mondes du travail, de la place du salariat dans les sociétés, du rapport entre les travailleurs et l’État et les employeurs. Laboratoire des réformes économiques libérales et des politiques d’austérité, le continent africain offre des perspectives permettant de « déprovincialiser » l’étude du salariat et des syndicats. L’originalité de notre approche repose sur notre volonté d’aborder la fabrique du syndicalisme dans sa quotidienneté, par « le bas », sans normativité, à rebours d’une littérature sur le syndicalisme africain encore dominée par les tropismes ouvriéristes et progressistes. Trois axes guideront notre recherche : syndicalisme et travail, syndicalisme et politique, syndicalisme et identités. En étudiant par équipe différents secteurs professionnels, sur plusieurs pays d’études (qui débordent l’Afrique francophone), ce projet est porteur d’un vrai comparatisme et d’une réelle pluridisciplinarité d’approche du syndicalisme africain.

This project brings together seven researchers (anthropologists, historians, political scientists) and aims to study trade unionism from the colonial time up to the present in Burkina Faso, Senegal and Sudan. Little research has been undertaken on this phenomenon, even if it constitutes a privileged prism by which to study transformations in the worlds of salaried work, the place of wage labor in colonial and postcolonial societies. As laboratories for liberal economic reforms and austerity policies, these three case studies offer prospects for « deprovincializing » the study of wage labor and trade unions. The originality of this project consists in that it approaches the fabric of unionism in its everyday dimension and « from below », without normativity, against the backdrop of a literature on African trade unionism still dominated by a narrative of progress and workers’ consciousness. Three axes will guide our research : unionism and work, unionism and politics, unionism and identities. By studying different professional sectors in three countries of study (overflowing French-speaking Africa), this project carris a true comparatism and a real multidisciplinary approach to African trade unionism.