La captivité de guerre au XXe siècle

Anne-Marie Pathé et Fabien Théofilakis (dir.), La captivité de guerre au XXe siècle. Des archives, des histoires, des mémoires, Paris, Armand-Colin, coll. « Recherches », 2012, 376 p.

Si le XXe siècle apparaît comme le siècle des guerres, la figure du prisonnier est longtemps restée comme oubliée. Or, les captifs se comptèrent par millions lors des deux conflits mondiaux, se sont affirmés comme un enjeu central des guerres de décolonisation et révèlent aujourd’hui les mutations, stratégiques et juridiques, des conflits du XXIe siècle. Objet d’une forte demande sociale, en France comme à l’étranger, la captivité de guerre fait, depuis une décennie, un retour remarqué dans les travaux des historiens. Transnationale par définition, son histoire déborde les champs de bataille pour toucher l’ensemble des sociétés en guerre de Sarajevo à Guantanamo. Le prisonnier se retrouve ainsi au cœur des dynamiques de mobilisation comme de celles des sorties de guerre, militaires autant que culturelles. L’étudier offre des perspectives de recherche particulièrement fécondes sur les liens entre système de camps et droit international humanitaire, traumatismes et adaptations, sociales comme intellectuelles, et révèle la complexité des interactions entre les captifs et les sociétés qui les côtoient ou les attendent. Face à cet intérêt renouvelé, le présent ouvrage invite, pour la première fois, des archivistes, des historiens et d’autres spécialistes de sciences humaines à dresser un panorama international de la captivité en temps de guerre.