OFFENSTADT Nicolas, Histoire de la Ligue internationale des combattants de la poix (UCP), 1931-1939, Maîtrise [Jacques Girault, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1991, 336 p.
La Ligue internationale des Combattants de la Paix n’avait jusqu’ici que peu intéressé les historiens, ce qui conduisait ceux qui l’évoquaient incidemment à l’imprécision ou à l’erreur. Pendant presque dix ans (1931-1939), pourtant, elle est restée un des pôles stables du militantisme pacifiste, représentant sa version intégrale.
Nous avons porté un double regard sur son histoire d’une part en traçant un « portrait de groupe des Combattants de la Paix » sur l’ensemble de la période et d’autre part en présentant la Ligue affrontant les épreuves des années trente.
Au terme de cette étude, il fallait s’interroger sur l’échec de la LICP à prendre un véritable essor alors que le pacifisme semble largement répandu dans la France de l’entre-deux-guerres. Elle disposait en effet d’atouts incontestables : soutien de personnalités notoires, implantation au sein de fractions de forces politiques plus importantes qu’elle (SAO ou SNI), militants actifs et dévoués, relais régionaux (comme certaines municipalités)…
Si la nature absolue de son pacifisme explique en partie cet échec, on doit surtout souligner le rôle des incessantes querelles internes, facteurs essentiels d’affaiblissement ou de stagnation. Il est vrai également qu’à plusieurs reprises (1936, 1938) l’impression d’une gestion gouvernementale d’orientation pacifiste a pu éloigner de l’action militante.
Si bon nombre de leaders de la LICP se sont engagés dans la « collaboration de gauche », le courant qu’elle a incarné n’en a pas moins survécu à son échec.