Genre et travail migrant

Manuela Martini et Philippe Rygiel (dir.), Genre et travail migrant. Mondes atlantiques, XIXe-XXe siècles, Publibook, 2009
coll. « Sciences Humaines et Sociales, sciences sociales », 198 p.

Accompagnatrices passives d’hommes aux activités variées, gardiennes des codes et des valeurs des sociétés d’origine, les migrantes du passé ont été souvent dépeintes comme des épouses, des filles ou des mères confinées à la sphère domestique. Les portraits de femmes migrantes rassemblés ici ont pour premier mérite de montrer que cette image ne fut jamais qu’un mythe. De la Bretonne qui gagnait le Paris du XIXe  siècle, aux infirmières venant des Caraïbes, des Chinoises qui s’implantent en France aux Irlandaises installées à Québec, toutes travaillent, au sein du ménage comme à l’extérieur de celui-ci.
Les formes genrées du travail immigré ne sont cependant jamais tout à fait les mêmes. Et empruntant à la sociologie ou à l’anthropologie, les historiens reconnus qui nous font ici part de leurs travaux s’interrogent sur les formes, le sens et les conditions de celui-ci. Le travail salarié est-il toujours pour la femme migrante la condition de son autonomie ? Favorise-t-il­ une redistribution des rôles au sein de la famille ? Et comment comprendre, sur la longue durée, à la fois les formes pérennes du travail féminin migrant et ses transformations récentes ?
Ce recueil en effet, qui intéressera les spécialistes des questions d’immigration, permet aussi à tous de mieux percevoir les gestes des hommes et des femmes qui permettent nos sociétés contemporaines.