Archives de catégorie : Mémoires de maîtrise et de master

Références et résumés des mémoires de maîtrise et de master soutenus au CHS depuis 1966

« Bienvenue au Burkina Faso, tombeau de l’impérialisme ! » La Révolution burkinabé, bilan et perspectives

FRANÇOIS Thibault, « Bienvenue au Burkina Faso, tombeau de l’impérialisme ! » La Révolution burkinabé, bilan et perspectives, Maîtrise [Françoise Blum], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 219 p.

La Révolution burkinabé reste largement méconnue, en raison notamment de la célébrité de celui qui l’incarne : Thomas Sankara. Ce mémoire se propose donc de dépasser l’histoire héroïque, militante ou l’analyse politique qui regroupent la quasi-totalité de la production sur la Révolution pour poser les bases d’une histoire sociale de la Révolution. Ainsi, il apparaît indispensable de resituer la révolution dans toute son historicité. En cela, l’inscrire dans la circulation mondiale des modèles, des pratiques, des discours révolutionnaires permet non seulement de mettre en avant les continuités, mais également d’en déceler les singularités. De la même façon, resituer la Révolution dans les dynamiques nationales de la Haute-Volta permet de reconsidérer l’originalité de ses principales mesures. Cela permet également d’en reconsidérer la périodisation, polarisée par l’arrivée au pouvoir de Sankara et sa mort, pour la restituer comme un moment, celui des années 1980, celui de la militarisation du pouvoir et des tensions liées à la décompression autoritaire et l’entreprise de civilisation. Cependant, ce qui permet d’identifier la Révolution burkinabé comme un moment singulier de cette période, c’est l’importante politisation et la nouvelle participation populaire, à travers notamment les CDR, et les débordements d’une souveraineté populaire, toujours rétive à son encadrement. Mais le processus révolutionnaire reste indubitablement lié à la figure de Thomas Sankara, sur lequel il faut porter un regard socio-historique, en resituant sa pensée, ses représentations, mais aussi sa pratique du pouvoir, dans les différents espaces, en particulier intellectuel ou militaire, dans lesquelles elles ont pu se construire. Cette approche permet ainsi de repenser le moralisme de Sankara, qui au-delà de résurgences religieuses personnelles, participe de l’entreprise d’édification radicale de l’État burkinabé.

La fabrique du prestige. L’orphelinat de Notre-Dame-des-Mercedes, Madrid, 1887-1958

FLAMANT Juliette, La fabrique du prestige. L’orphelinat de Notre-Dame-des-Mercedes, Madrid, 1887-1958, Maîtrise [Charlotte Vorms], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 288 p.

L’assistance sociale sous le franquisme a essentiellement été étudiée sous l’angle de l’Aide sociale (Auxilio social) phalangiste dont les traits fascisants ont fait couler beaucoup d’encre. Cette étude éclaire un pan de l’assistance jusqu’alors peu exploré, les institutions publiques préexistantes au franquisme, à travers la monographie de l’asile de Notre-Dame de Mercedes à Madrid. Créé sous la Restauration, alors que le regard sur l’enfance se transforme en Europe, cet orphelinat pour jeunes filles répond à une volonté politique de modernisation, mais suit un modèle caritatif traditionnel. Le choix du temps long (1887-1958) permet de dégager des logiques de continuité et montre la prégnance d’une mémoire traumatique dans cette histoire. Allié à une démarche comparative nationale et internationale, le temps long autorise l’identification de spécificités de chaque régime politique et montre la singularité de l’école des Mercedes, modèle prestigieux et élitiste.

Les spectateurs au sein d’une arène de sport spectacle : le tournoi de Roland-Garros (1968-2018)

DION BASILE, Les spectateurs au sein d’une arène de sport spectacle : le tournoi de Roland-Garros (1968-2018), Maîtrise [Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 323 p.

Le tournoi de Roland Garros se nomme comme tel en raison du nom du stade au sein duquel il se déroule. La première édition de ce tournoi remonte à l’année 1891, il était alors disputé sur les terrains du Racing Club de France et il était organisé par l’Union des Sports Athlétiques. Les participants de ce « Championnat de France international de Tennis » étaient uniquement les joueurs français et étrangers licenciés sur le sol français, et ce jusqu’en 1924. En 1925, la Fédération française de Lawn Tennis décida d’ouvrir le tournoi aux joueurs étrangers au sein d’un tournoi qui se disputa pendant deux ans sur les courts du Stade Français. Ce n’est qu’en 1928, suite à la victoire l’année précédente des Mousquetaires en coupe Davis que fut décidée la construction du stade Roland-Garros à l’emplacement actuel. Il n’a pas bougé depuis. Ce travail traite de la construction d’une culture sportive à Roland-Garros à partir de 1968, date où débute la professionnalisation du tournoi, jusqu’à 2018. En effet, la deuxième partie du XXe siècle a connu une véritable progression dans les mentalités collectives avec un intérêt grandissant pour le fait sportif et une présence du sport dans toutes les couches de la société. Les années 1960 apparaissent comme une période clef pour la diffusion et l’explosion du sport-spectacle en raison de la généralisation progressive de la télévision. À partir de la presse de l’époque, de sources audiovisuelles et d’entretiens oraux, ce mémoire étudie plus précisément la mise en place du sport-spectacle à Roland-Garros au travers des évolutions des pratiques du stade et des pratiques des spectateurs qui s’inscrivent dans la naissance de la culture de masse tennistique.

Les émissions de Cartes sur tables diffusées en périodes électorales

DELHOMMEAU Lou, Les émissions de Cartes sur tables diffusées en périodes électorales, Maîtrise [Pascale Goetschel, Fabien Théofilakis], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 202 p.

Ce mémoire traite de l’émission politique Cartes sur tables, diffusée de 1977 à 1982 sur Antenne 2 et porte plus précisément sur les émissions diffusées lors des périodes électorales et sur l’enjeu politique et communicationnel qu’elles représentent. Les émissions étudiées sont celles diffusées dans le cadre des campagnes électorales de 1978 (législatives) et de 1981 (présidentielles). Cela représente un total de dix émissions. Cartes sur table consistait en un entretien entre deux journalistes, Alain Duhamel et Jean-Pierre Elkabbach, et une personnalité politique. Elle était censée être diffusée de manière hebdomadaire, mais a connu de grandes variations. Pour la période étudiée, le rythme hebdomadaire a été généralement respecté et la diffusion de l’émission avait lieu les mercredis soirs, de 20 h 30 à 21 h 30 (22 h lors des présidentielles), sur la case que l’on appellerait aujourd’hui « prime-time ». Ces horaires permettaient de rassembler un large public afin d’offrir une grande visibilité aux hommes politiques. Ce travail relève de l’histoire culturelle et s’inscrit dans trois champs de recherche qui sont l’histoire de la télévision et des émissions politiques, l’histoire des représentations des hommes politiques et de la communication et enfin, l’histoire de la réception. Il a l’ambition de répondre aux questions suivantes : en quoi l’émission politique Cartes sur table est-elle un marqueur du changement du paysage audiovisuel ? Comment les émissions diffusées en périodes électorales témoignent-elles du renouveau politique et communicationnel qui s’opère entre 1978 et 1981 ? Et enfin, comment cette émission participe aux campagnes électorales et en devient une étape incontournable ?