Archives de catégorie : Mémoires de maîtrise et de master

Références et résumés des mémoires de maîtrise et de master soutenus au CHS depuis 1966

« Vos lointaines collaboratrices » ! Les jeunes filles de l’École Nationale des Arts Décoratifs de Limoges, 1881-1908 : Formation et professionnalisation

LAMADE Adèle, « Vos lointaines collaboratrices » ! Les jeunes filles de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Limoges, 1881-1908 : Formation et professionnalisation, (Julie Verlaine – Lucile Encrevé) , Univ. Paris 1 CHS, 2020.

Cette étude souhaite montrer qu’après un accès relativement égalitaire aux enseignements, la finalité de l’école est fondamentalement différente pour les jeunes filles, écolière de bonnes familles venues compléter leur éducation par cet « art d’agrément » qui est le dessin, et les jeunes gens, apprentis déjà engagés auprès des patrons et d’industriels. L’École nationale des arts décoratifs de Limoges va tout de même permettre la naissance de certaines figures d’artistes locales au talent peu connu.

Champigny-sur-Marne : construction d’une identité politique en banlieue rouge (1965-1983)

KEZAL Ranine, Champigny-sur-Marne :  construction d’une identité politique en banlieue rouge (1965-1983), (Emmanuel Bellanger – Paul Boulland), Univ. Paris 1 CHS, 2020.

De près de 10 000 habitants au lendemain de la Seconde guerre mondiale à 80 000 au début des années 1980, Champigny devient, en trente ans, la deuxième ville du Val-de-Marne. Jamais vraiment industrielle, elle se construit surtout dans la double décennie 1960-1970, lorsque la mairie de Paris initie la construction de vastes nouveaux quartiers. Le Parti communiste qui administre la ville depuis 1950 doit donc conjuguer avec l’arrivée de nouveaux habitants ne travaillant pas sur la ville, et adapter ses méthodes. En se fondant sur les listes présentées à chaque élection municipale entre 1965 et 1983, notre étude tente d’analyser les raisons structurelles de l’engagement des candidats sur les listes présentées par le PCF, et au poids de celui-ci dans les forces politiques présentes à Champigny, dans une décennie où la ville prend une forme toute nouvelle.

« Pas esclaves mais travailleuses » : les travailleuses immigrées dans les luttes des employées de maison en France, du début des années 1960 au début des années 1980 »

GAUTHIER Enora, « Pas esclaves mais travailleuses » : les travailleuses immigrées dans les luttes des employées de maison en France, du début des années 1960 au début des années 1980 », (Judith Rainhorn – Myriam Paris), Univ. Paris 1 CHS, 2020.

Des années 1960 au début des années 1980, en France, de nombreuses employées de maison sont issues de l’immigration. Malgré les contraintes spécifiques à cet emploi, certaines travailleuses ont tenté de se rassembler pour formuler des revendications voir mener des actions. Etudier la place des femmes immigrées au sein de ces mobilisations est indispensable pour saisir à la fois l’engagement de ces travailleuses, les discours des diverses organisations à leur sujet et les spécificités de ce travail à domicile. En s’appuyant prioritairement sur les archives de la CFDT et de la JOCF, ce mémoire tente de définir l’engagement des employées étrangères, ses limites et les perceptions véhiculées à son sujet par ces deux structures.

La bibliothèque, le maire et le conservateur. Usages politiques de la culture à Saint-Denis 1886 – 1935

EPAIN Jean-Baptiste, La bibliothèque, le maire et le conservateur. Usages politiques de la culture à Saint-Denis 1886 – 1935(Emmanuel Bellanger – Isabelle Lespinet – Moret), Univ. Paris 1 CHS, 2020.

Les collections patrimoniales de la bibliothèque du Centre-Ville de Saint-Denis possèdent un important fonds consacré à la Commune de Paris. Ce fonds trouve son origine dans une exposition sur la Commune de Paris ayant eu lieu sur place en 1935. Elle fut la première dans son genre en France. L’acquisition de documents relatifs à la Commune de Paris par le Musée-bibliothèque municipal de Saint-Denis peut s’expliquer par la forte polarisation politique de la ville pendant l’entre-deux-guerres : communiste depuis 1919, Saint-Denis, centralité de la Seine-Banlieue, située au cœur du bassin industriel parisien, est baptisée « la forteresse rouge ». Pour autant, la constitution de ces collections ne saurait traduire la simple mainmise de pouvoir municipal sur les institutions culturelles de la ville, faisant de la bibliothèque une « couronne extérieure » de la mairie communiste. En premier lieu parce que l’exposition de la Commune est le fait d’un conservateur issu de l’école des chartes, André Barroux, qui s’inscrit dans une tradition ancienne d’historiographie des moments révolutionnaires. En second lieu parce qu’au delà des apparences, la polarisation communiste des fonds de la bibliothèque et des thèmes d’exposition du musée n’est que la continuation d’une série de politiques menées autour du livre et de la lecture auprès des publics ouvriers de Saint-Denis depuis les années 1880. De multiples acteurs (dont font partie les municipalités successives, mais aussi le pouvoir religieux local, les instituteurs, les associations philanthropiques), ont tour à tour œuvré par la promotion de la lecture à la pacification sociale des masses laborieuses, à leur intégration, à leur émancipation ou à leur mobilisation, assignant au livre et à la lecture des fonctions de transformation sociale et politique. Pour la bibliothèque puis pour le musée municipal, une dynastie de chartiste également joué un rôle déterminant : Fernand Bournon (1886-1996), Frédéric Duval (1905-1916), André Barroux (1921-1944). En relation constante avec les institutions nationales, ces trois hommes se sont adaptés aux pouvoirs édilitaires successifs pour développer l’institution dont ils avaient la charge, tout en s’efforçant d’ancrer la population dionysienne dans les valeurs de la République, tantôt contre l’influence de l’Église, tantôt contre celle du bolchévisme. La politique des élus communistes se traduit en conséquence sur deux registres distincts mais concomitants : un registre rhétorique radical, prônant par une rupture révolutionnaire de faire « table rase du passé » ; un registre d’action pragmatique qui se traduit au niveau culturel municipal par le recours à l’expertise de bibliothécaires parisiens, le renforcement des pratiques républicaines et la poursuite des politiques d’éducation populaire amorcées depuis les années 1850.

Les formes et les moyens des comportements résistants dans les camps d’internement de Brens et Saliers de la zone sud en France entre février 1942 et décembre 1944

DUVERLY Cléméntine, Les formes et les moyens des comportements résistants dans les camps d’internement de Brens et Saliers de la zone sud en France entre février 1942 et décembre 1944, (Fabien Théofilakis – Gilzmer Mechtild), Univ. Paris 1 CHS, 2020.

L’étude porte sur les camps d’internement de Saliers et de Brens et plus particulièrement sur les formes et les moyens de résistances à l’intérieur de ces deux camps de zone sud entre février 1942 et décembre 1944. Le sujet de recherche s’intéresse à deux catégories de la population internée en France car considérées comme des éléments « indésirables » par le régime de Vichy ; les femmes qui ne répondent pas à l’idéologie de la Révolution Nationale et les « nomades ». Ce mémoire établit une typologie des comportements et des actions interdits par le règlement intérieur des camps d’internement. Il est également question d’étudier la répression des comportements résistants par l’administration et le personnel des camps. Pour cette étude comparée, nous croisons les points de vue ; internés, gardes, surveillants et administration. Le but est d’interroger les différents acteurs et leur rôle dans l’expérience de l’internement notamment en ce qui concerne la résistance à l’internement. Enfin, nous abordons ce mémoire en partie sous le prisme du genre, ce qui nous permet par exemple d’établir une sociologie de la résistance.