Blanc de plomb. Histoire d’un poison légal.

Judith Rainhorn, Blanc de plomb. Histoire d’un poison légal, Paris, SciencesPo Les Presses, 2019, 372 p.

Couronné deux fois en 2020 ! Prix d’Histoire François-Bourdon et prix Prescrire 2020 

Les substances toxiques peuplent notre monde, elles ont conquis l’air ambiant et envahi l’espace domestique.

Nourriture, emballages alimentaires, textiles, produits cosmétiques, peintures… Pas un domaine de la vie quotidienne n’échappe à la myriade de poisons, cancérogènes ou perturbateurs endocriniens suspectés ou avérés. Chacun le sait et, pourtant, y consent.

Pour comprendre les raisons de cet accommodement collectif, l’historienne Judith Rainhorn a enquêté sur le blanc de plomb, la fameuse céruse, massivement fabriquée et utilisée pour blanchir la peinture qui a couvert les murs des villes européennes depuis la fin du XVIIIe siècle. Poison du travail pour les ouvriers qui l’ont jadis manipulé dans les ateliers empoussiérés, le pigment de plomb, responsable du saturnisme, est aujourd’hui un poison environnemental.

Comme pour l’amiante, les pesticides, les phtalates ou encore les nanoparticules, la logique sociale, industrielle, scientifique et politique a imposé son rythme et ses nécessités, faisant de la céruse un poison légal.

Judith Rainhorn est historienne, professeure à l’université Paris 1 Panthéon- Sorbonne et membre du Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CHS). Ses travaux portent sur l’histoire du travail, de la santé et de l’environnement des populations urbaines en France et aux États-Unis aux XIXe et XXe siècles.

Voir également l’article paru dans Libération le 3 mai 2019 « Autour de Notre-Dame, un silence de plomb »