Tous les articles par K.T

Les expositions temporaires au musée Prado (1960-1970)

FOULON Adeline, Les expositions temporaires au musée Prado (1960-1970), Maîtrise [Charlotte Vorms], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 168 p.

Ce travail aborde la question de l’autonomie des sphères intellectuelles et artistiques sous le régime franquiste à travers le cas des expositions temporaires du musée du Prado, pendant les années 1960. Depuis sa prise de pouvoir en 1939, le régime franquiste use de la propagande pour faire revivre mythes et périodes fastes de l’histoire espagnole dans le cadre de sa politique de renationalisation de l’Espagne. Les années 1960, sont synonymes de retour de la croissance, une nouvelle politique économique, basée particulièrement sur le tourisme et la culture de masse est mise en place. Dans ce contexte, l’état franquiste met tout en œuvre pour garder le contrôle du Prado, symbole de culture et de prestige. Dans quelle mesure le premier musée espagnol participe activement et volontairement à la propagande franquiste? Quel a été son degré d’autonomie dans la diffusion du savoir ? Ce sont les questions auxquelles ce mémoire tente de répondre.

Fernand Deligny : Un innovateur social aux prises avec circonstances (1938 – fin des années 1950)

FICHET Maxime, Fernand Deligny : Un innovateur social aux prises avec circonstances (1938 – fin des années 1950), Maîtrise [Olivier Wieviorka], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 176 p.

Croisant histoire de l’éducation spécialisée, de la psychiatrie et des mouvements de jeunesse au XXe siècle, l’étude de l’itinéraire biographique de Fernand Deligny permet de saisir la forme de la configuration sociale dominant le champ pédagogique au milieu du XXe siècle. Éducateur, écrivain, cinéaste expérimental, proche des milieux d’extrême-gauche, Deligny a participé à son échelle au mouvement d’importation de méthodes pédagogiques novatrices dans le milieu de l’éducation spécialisée en pleine genèse.

De la Province a la Banlieue : Le village de St Maur ou le refus d’une ville moderne

ELDIN Lucas, De la Province a la Banlieue : Le village de St Maur ou le refus d’une ville moderne, Maîtrise [Charlotte Vorms, Emmanuel Bellanger], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 128 p.

Ce mémoire traite de l’histoire de Saint-Maur-des-Fossés de 1959 à 1983, une période de questionnements relatifs à l’urbanisme de cette ville. Il étudie deux positionnements urbanistiques et deux choix d’aménagements opérés par deux maires successifs et très différents dans leur démarche. Gilbert Noël, maire de 1959 à 1977, avait choisi de faire de Saint-Maur, une cité importante de l’agglomération parisienne. Pour cela, il met en place un programme de « redéfinition de l’urbanisme » de la ville pour la moderniser et la rendre plus attractive par rapport aux autres villes du département. Ce programme se met en place à un moment de changements administratifs, urbanistiques et architecturaux. Cette politique menée par Gilbert Noël entraîne la contestation de la population et d’une partie de sa majorité municipale. Jean-Louis Beaumont se présente donc aux élections municipales de 1977 en dénonçant la politique urbaine de Noël et appelant à la mise en place d’un « urbanisme village » cohérent avec le caractère résidentiel de Saint-Maur. Il remporte finalement ces élections en balayant le maire sortant et ses projets ambitieux pour la ville. L’enjeu de ce mémoire est d’analyser les événements qui se déroulent à Saint-Maur et qui aboutissent à la construction d’une « identité locale singulière » et à son affirmation sur le plan urbanistique.

L’association des vieilles maisons françaises — Anne de Amodio et la transmission d’un patrimoine — 1958-1980

CUCHET Marie, L’association des vieilles maisons françaises — Anne de Amodio et la transmission d’un patrimoine — 1958-1980, Maîtrise [Charlotte Vorms], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 140 p.

Le mémoire présenté porte sur les premières années de l’association des Vieilles Maisons Françaises. Celle-ci est fondée en 1958 par la Marquise Anne de Amodio (1906-1980), dans une période charnière pour la politique française. Il s’agit à la fois d’une époque riche pour le monde associatif et d’une époque creuse pour le monde du patrimoine confronté à une politique de reconstruction de la France d’après-guerre. Dotée d’une personnalité singulière, Anne de Amodio profite de ses relations mondaines importantes, tant dans le monde politique que dans le monde intellectuel, pour proposer une vision nouvelle et originale du patrimoine ; un patrimoine composé non pas uniquement de monuments historiques mais aussi des vieilles maisons qui font le visage de la France. Dès les premières années, Anne de Amodio identifie deux acteurs directs dans la transmission de ce patrimoine : l’État et les propriétaires privés, qui peuvent en être à la fois les sauveurs ou les détracteurs. Elle permet ainsi de mettre en lumière la double nature de ce patrimoine, appartenant d’un point de vue matériel au monde privé et d’un point de vue moral au domaine public. Les premières années de cette association sont occupées par un travail de sensibilisation à l’importance de sauver ce patrimoine : elle en construit la doctrine et réclame l’attention de l’État et des propriétaires. Forte d’une reconnaissance d’utilité publique, obtenue en 1963, Anne de Amodio se focalise sur l’État afin que ce dernier mette en place une politique publique au bénéfice de ces maisons. Si son combat acharné lui permet la création d’outils en faveur de ce patrimoine, son succès reste mitigé, battu en brèche par les autres politiques publiques de l’État. Lassée de ces combats peu gratifiants, Anne de Amodio se détourne alors de l’État pour responsabiliser le propriétaire, comme dernier rempart de sa transmission, en le chargeant d’une triple mission d’utilité publique : gestion, conservation et promotion. Pendant 22 ans à la tête son association, Anne de Amodio a eu à coeur de mettre en lumière ce patrimoine non pas comme un fardeau mais comme une opportunité. C’est pourquoi tout au long de ces années, elle insiste sur l’importance de développer le tourisme comme idéal d’équilibre entre le propriétaire privé, le grand public et l’État au sein de ces vieilles maisons françaises. Une grande partie des archives produites par l’association ayant été jetée au début des années 1980, ce mémoire s’appuie sur la revue, sur les procès-verbaux des conseils d’administration et les comptes rendus des Assemblées Générales. Ce corpus est complété par le témoignage de l’une des premières salariées de l’association et par de nombreuses archives publiques.