Une politique de diffusion culturelle : les expositions temporaires du Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis de 1981 à 1991

LOR Gaëlle, Une politique de diffusion culturelle : les expositions temporaires du Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis de 1981 à 1991, Maîtrise [Antoine Prost, Noëlle Gérôme], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1995

Démocratiser la culture, c’est en favoriser l’accès au plus grand nombre ; il faut donc séduire un public et capter son intérêt, établir une relation. Les expositions temporaires qui peuvent alors devenir un outil de diffusion culturelle sont susceptibles d’établir cette relation.

Dans le cas de Saint-Denis, la démocratisation culturelle est favorisée par la situation politique stable de la ville, communiste depuis 1945, qui a fait le choix de ne pas réserver les manifestations culturelles à l’élite de sa population. Les expositions temporaires du musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis étant représentatives du musée et de sa ville, le choix de faire en majorité des expositions d’art contemporain participe sans doute de la volonté d’en donner une image prestigieuse.

La naissance du service pédagogique en 1981, après le déménagement du musée, met en valeur la relation qui doit exister entre l’art et le public, quels que soient l’âge, la nationalité ou la situation sociale des visiteurs. L’action de ce service a pour conséquence de faire naître, par le biais de conférences, de concours et d’ateliers organisés à partir des thèmes d’exposition, une relation entre des personnes qui, sans cela, n’auraient pas établi de contact. Autour de l’action de ce service, notamment dans le milieu scolaire, se développe peut-être un « sentiment dionysien » générateur d’une cohésion sociale en même temps qu’il est pour certains, un vecteur d’intégration.

La politique d’exposition du musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis dépasse en fait le désir de démocratisation culturelle et correspond à une politique d’intégration et de cohésion sociale de la population dionysienne.