Les partis communistes occidentaux et l’Afrique

Françoise Blum, Marco Di Maggio, Gabriele Siracusano et Serge Wolikow, sous la dir., Les partis communistes occidentaux et l’Afrique : une histoire mineure ?, Paris, Hémisphères, 2021.

L’histoire des relations des partis communistes occidentaux avec l’Afrique – c’est-à-dire de ceux qui sont nés et se sont développés sur les territoires mêmes des (ex-)puissances coloniales –, restait un continent largement ignoré, contrairement à celle des rapports de l’Union soviétique et des démocraties populaires avec les mouvements anticoloniaux ou les nouveaux États africains.

Or, ces partis communistes occidentaux se sont impliqués à l’égard de toutes les Afriques, que ce soit l’Afrique du Nord, l’Afrique anglophone subsaharienne, l’Afrique lusophone ou l’Afrique francophone subsaharienne ; et ils ont eu avec les mouvements ou États africains des échanges originaux. C’est cette lacune que vient combler cet ouvrage, en
apportant sa contribution à l’historiographie du communisme, ou plutôt, des communismes, au-delà du seul cas de l’Union soviétique.

Consacré aux rapports, aux discours, aux imaginaires politiques et à l’évolution des partis communistes européens à l’égard de l’Afrique, mais aussi des mouvements de libération, des décolonisations, et des États africains devenus indépendants – que ceux-ci se veuillent ou non socialistes –, cet ouvrage couvre un champ chronologique large, des années 30 aux années 90, en passant par les années de guerre ; c’est-à-dire une période qui a vu de multiples bouleversements et évolutions dans le monde communiste, des 21 conditions d’adhésion à la IIIe internationale à la chute du mur, en passant par les Fronts populaires, la lutte antifasciste, la déstalinisation et la rupture sino-soviétique. Il concerne divers partis communistes d’Europe – italien, français, portugais, belge –, ou d’Afrique – algérien, tunisien, ou d’Afrique du Sud, qui ont à un moment ou l’autre pris leur indépendance par rapport à la maison mère. Sans oublier la CGT française, la CGT-AOF-Togo, et d’autres partis se disant socialistes et non communistes : le MPLA et le FRELIMO.

Les auteurs

Françoise Blum est ingénieure de recherches au Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CNRS/Paris 1).
Son travail porte notamment sur les mouvements sociaux dans l’Afrique des Indépendances. Parmi ses publications : Révolutions africaines : Congo-Brazzaville, Sénégal, Madagascar, années 60s-70s (Presses universitaires de Rennes, 2014).

Marco Di Maggio, maître de conférences en histoire contemporaine auprès de Sapienza Université de Rome, est spécialiste de l’histoire du mouvement communiste dans l’Europe Occidentale.

Gabriele Siracusano, post-doc à la Scuola Normale Superiore de Pise, s’occupe des espaces, relations et imaginaires du communisme français et italien en Afrique de l’Ouest.

Serge Wolikow, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne, est spécialiste de l’histoire politique du mouvement ouvrier et des organisations communistes

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