Les amicales des Auvergnats de Paris de l’entre-deux-guerre

SERVOL Michele, Les amicales des Auvergnats de Paris de l’entre-deux-guerre, Maîtrise [Claude Pennetier, Annie Fourcaut], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1994, 120 p.

C’est dans la dernière décennie du XIXe siècle que se forment les premières sociétés amicales des Auvergnats de Paris. Ces migrants, chassés par la misère des hautes terres du Massif central et rejetés par la société urbaine, sont d’abord aidés moralement et financièrement par des associations départementales et par Louis Bonnet, fondateur du journal L’Auvergnat de Paris. Mais peu à peu, ils éprouvent le besoin de se retrouver entre compatriotes pour nouer des relations simples et chaleureuses au sein desquelles solidarité et entraide sont les premiers mots d’ordre. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, ces associations, « mises en sommeil » pendant le conflit, renaissent et se réorganisent. Elles prolifèrent rapidement notamment parmi les originaires du massif de l’Aubrac, berceau de l’émigration auvergnate à Paris. Progressivement, les sept départements choisis par Louis Bonnet pour délimiter l’Auvergne vue de Paris, vont alimenter ce vaste mouvement régionaliste.

Dans les années 30, la colonie, solidement organisée et structurée, semble à son apogée. Qu’elles soient à domination commerçante, thématique, ou élitiste, ces sociétés deviennent puissantes, attirant dans leur orbite d’éminentes personnalités politiques et religieuses susceptibles d’apporter leur soutien à la communauté.

Les occasions de se retrouver ne manquent pas notamment lors des nombreuses manifestations festives et des fameux banquets annuels qui sont le clou de la saison amicaliste.

Les activités parisiennes n’affaiblissent pas les liens avec le pays natal. Chaque été, des trains spéciaux emportent les « Parisiens » vers la « petite patrie ». Les enfants sont régulièrement envoyés dans la famille ou placés dans des colonies de vacances.

Les amicales multiplient les dons et les subventions aux communes et veillent à la promotion touristique du département. Leurs actions, nombreuses et variées, sont à nouveau interrompues lorsqu’éclate la Deuxième Guerre mondiale. Nouvelle épreuve suivie d’une renaissance du mouvement en 1945.