11 – 11 : Memories Retod : l’art vidéoludique au service de la mémoire de la Grande Guerre ?

MORIZOT Pauline, 11–11: Memories Retod : l’art vidéoludique au service de la mémoire de la Grande Guerre ?, Maîtrise [Pascale Goetschel, Fabien Théofilakis], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 185 p.

Durant la période 2014-2018, nous assistons à un regain d’intérêt pour la Grande Guerre qui se traduit par la multiplication des célébrations et des initiatives locales ou privées autour de ce sujet. Le jeu vidéo s’empare lui aussi de cette thématique au travers d’un sous-genre en plein développement, celui du jeu vidéo historique. Ce travail porte sur le jeu 11-11 : Memories Retold. Sorti le 9 novembre 2018 et édité par Bandaï Namco, il est présenté comme comme « une aventure narrative émouvante qui raconte l’histoire de deux soldats de camps opposés ». L’étude se situe au croisement de l’histoire du jeu vidéo, de l’histoire de la Première Guerre mondiale et celle de la mémoire. Histoire du jeu vidéo, par son objet, mais aussi par l’analyse de ses spécificités comme celle du game-play et de l’interaction ; histoire de la Première Guerre mondiale par le thème consacré à deux soldats au cœur du conflit ; histoire de la mémoire, car les développeurs ont pensé le jeu comme une œuvre mémorielle. L’analyse se développe autour de deux points centraux, le premier concerne l’originalité de la production et du contenu du jeu d’un point de vue du jeu vidéo tandis que le deuxième aborde le traitement mémoriel de la Grande Guerre. La connaissance des conditions de production permet d’analyser la capacité du jeu à immerger le joueur dans la Première Guerre mondiale par ses choix visuels et sonores ou par son game-play. Le choix des sujets représentés et le message du jeu porté par la narration permettent d’aborder les différentes mémoires mises en avant dans l’œuvre.