Motion du CHS sur l’Enseignement supérieur et la Recherche

Dans le contexte de fragilisation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) et de remise en cause des fondements du service public, les membres du Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CHS), réunis en assemblée générale le 21 janvier 2020, tiennent à réaffirmer avec force les principes fondateurs de l’ESR qui garantissent son rayonnement et l’excellence de ses missions de recherche et d’enseignement. Ils dénoncent l’absence de réelle concertation et contestent le diagnostic sur lequel s’appuie le gouvernement.

Le projet de loi de programmation pluriannuelle sur la recherche (LPPR) entend enfermer l’enseignement et la recherche dans une logique de compétition, de gestion à court terme (passant par le renforcement du financement sur projet au détriment du financement pérenne) et de précarisation généralisée des personnels.

Les membres du CHS réaffirment leur attachement aux statuts des enseignants-chercheurs, des chercheurs et personnels d’appui à la recherche et s’opposent au développement de toutes les formes de contractualisation. Ils réaffirment la nécessité de trouver les moyens pérennisés pour permettre la création de postes de titulaires (EC, CR, PR, DR, IT, BIATSS, etc.) et la revalorisation des traitements de l’ensemble des personnels. Ils affirment également leur volonté de défendre les cadres nationaux de qualification et d’évaluation et s’opposent à la modulation des services.

Le Centre d’histoire sociale des mondes contemporains s’oppose avec conviction à toutes les formes de libéralisation et de marchandisation de la recherche et de l’enseignement liées aux injonctions des agences de financement de la recherche qui méconnaissent les conditions d’exercice de nos métiers et ne garantissent plus nos libertés académiques et notre autonomie.

Les membres du CHS s’associent pleinement à la profession de foi de la candidature commune à la présidence de l’HCERES.

Les membres du CHS s’associent à la demande de moratoire sur la LPPR et à la demande d’organisation d’Etats généraux de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur ; ils invitent leurs élus, dans toutes les instances représentatives, à relayer cette exigence auprès du Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur.

Motion adoptée par 34 voix ;  1 abstention